Cette année, les cérémonies du 11 Novembre se terminant à Betz, il était tout naturel que l'AEC soit présente au monument aux morts pour réitérer l'hommage rendu hier au collège à 3 soldat inscrits au monument et morts l'année 1916. Wilfried, Bastien, Paul-Adrien et Marie ont rendu hommage à Marcel BROUTIER, Louis GABEREAU et Ernest HARBOUX à la suite du discours de Mme LAGNEAU adjointe au Maire.
A la fin de la cérémonie, le cortège composé d'élus, de porte-drapeaux, de Bessins et d'anciens élèves se rendit à l'ancienne gare de Betz pour le pot de clôture. Il s'agit dorénavant d'un restaurant dont les propriétaires sont M.et Mme De la Oliva. Ceux-ci a proposé à l'AEC une prestation orale publique dans le cadre de la promotion de l'ancien abri de voyageurs, remis en valeur de la broussaille par leur association "Vieilles pierres et Patrimoine". Autrement dit, les élèves ont eu un écrin très approprié pour la lecture de lettres de Poilus. En effet, dans le cadre des E.P.I. (Enseignement Pratiques Transdisciplinaires), tous les élèves de 3è du collège Marcel Pagnol ont eu à écrire une lettre d'un soldat à sa famille, sa femme, sa mère... ou de l'arrière au front. Quelques lettres, parmi les meilleures furent choisies pour être lues en public.Quelques élèves de l'AEC se sont portés volontaires pour réaliser cet exercice difficile. On ne peut que les féliciter. Certaines lettres écrites à la manière d'authentiques lettres de soldats ont ému un public visiblement conquis.
Tous nos remerciements vont à la famille De La Oliva pour avoir accueilli nos élèves
Merci aux participants et aux anciens de l'AEC toujours fidèles au rendez-vous du 11 Novembre à Betz
L'Equipe AEC
L'abri-théâtre derrière l'ancienne gare-resto de Betz prêt à accueillir des évènements culturels....
Parmi les lettres écrites par les élèves, celle de Yannis, fut particulièrement appréciée par l'émotion qu'elle dégage. Une belle lettre d'amour d'un Poilu à sa fiancée.
Un grand bravo à Yannis pour la qualité du travail; reflet d'un indéniable talent.
28 Juin 1915,
Ma chère Adelaide,
J'ai l'espoir que tu te portes bien en cette période sombre de notre histoire. En ce qui me concerne, c'est avec le cœur lourd que je t'écris. En effet, le temps m'est compté ; j'ai reçu une balle. Peut-être te demandes - tu comment je puis t'écrire avec une telle blessure ? Eh bien, j'ai simplement demandé à mon plus fidèle et unique ami de bien vouloir coucher sur le papier mes dernières pensées. Enfin, là n'est l'important ma chère et tendre. Ne sois pas triste à l'idée de mon trépas. Je mourrais dignement ; pour ma patrie... J'ai de si nombreuses choses à te dire, de si puissants sentiments à exprimer. Dans un laps de temps si limité.. Ce qui m'est offert est une éternité dans un nombre de lignes restreint.
J'aurai aimé passer plus de temps avec toi. Hélas, le destin en a décidé autrement, cela fait un an jour pour jour que cette funeste guerre a commencé. Un an à voir mes compatriotes passer le voile de la mort les uns après les autres, un an à devoir arracher des vies humaines.
Les batailles sont de terribles spectacles, et à mon grand dam l'Humanité ne s'en est jamais lassé.. Quoi qu'il en soit, j'aimerais que toi, qui est jeune, belle et intelligente ; tu refasses ta vie. Que tu sois heureuse et que tu ais des enfants. Aime de nouveau. Je dois te quitter pour retrouver ma dernière demeure. Je quitte ce monde sans regrets apparents ; à l'exception de ne pas avoir pu t'embrasser une dernière fois.
Ton bien aimé fiancé,
Jacques.
Avec l'aimable autorisation de Yannis Zekhnini; élève de l'AEC
Novembre 2016