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7 juin 2018 4 07 /06 /juin /2018 20:09

Vendredi 1er Juin; veille de la représentation à Marolles le Club théâtre a pu répéter les saynètes à Betz, précisément à l'abri situé derrière l'ancienne gare. Cet abri en ruine, propriété de l'Association "Vieilles pierres et patrimoine" est un endroit idéal pour jouer les saynètes et en particulier celle du départ à la guerre.Par son caractère détruit, il évoque des affres de la guerre.

Le club théâtre remercie chaleureusement Mme De la Oliva pour son accueil.

L'Equipe AEC/Club Théâtre

Les saynètes de la représentation de Marolles: le making off.
Un abri de voyageurs transformable en lavoir!
Un abri de voyageurs transformable en lavoir!
Un abri de voyageurs transformable en lavoir!

Un abri de voyageurs transformable en lavoir!

Les saynètes de la représentation de Marolles: le making off.
Les saynètes de la représentation de Marolles: le making off.

Les discussions se suivent les unes après les autres alors que tous les protagonistes sont sur scène. Les différents duos échangent au fur et à mesure, si possible éclairage sur couple qui parle. (Scènes d’adieux à la gare, les garçons dans le wagon, et le lavoir avec les filles).

                                                                     Scène 1

 

Echange entre Henri et Marceau :

 

Arrivée des deux amis : Henri est confiant alors que Marceau est nerveux, stressé, il sait ce qui l’attend. Henri est fier de représenter la France mais appréhende tout de même les combats. Marceau, qui était en permission, traîne des pieds, est crispé, et prend de grandes inspirations. Il est très angoissé car connaît déjà les tranchées.

Henri : regarde son ami Eh bah… T’as une p’tite mine ? Ca va pas ?

Marceau : prend une grande inspiration, n’écoute pas tellement son ami. Humm… Oui… Oui… S’accroche à son sac, les yeux dans le vide.

Henri : T’façon, on y va, on la gagne, et on rentre !

Marceau : s’étrangle à moitié en déglutissant, tu sais pas de quoi tu parles ! sèchement.

Blanc gênant

Henri : Ah… D’accord… Si tu l’dis…

Marceau : se racle la gorge, passe la main derrière la nuque. Et sinon t’es de quel régiment ?

Henri : Je suis du 54ème.

Marceau : Ah oui… Ouais… c’est vrai.

Blanc

Henri : T’inquiète pas ! Une fois là-bas, on r’trouve les copains, on met une bonne raclés à ces boches et on rentre fêter ça !

Marceau : soupirs, J’espère que tu as raison ! Lui donne une tape dans le dos et le train arrive.

 

Dialogue entre Gaston et Léonie.

Gaston semble pensif, nostalgique….

Gaston : Tu es sûr d’y arriver toute seule ? d’un ton assuré.

Léonie : Mais oui ne t’inquiète pas ! Je suis forte tu sais !

Gaston : Oui, je le sais mais j’ai peur pour toi et les enfants.

Léonie : Il ne faut pas que tu t’inquiètes pour nous. Et puis la guerre ne va pas durer longtemps.

Gaston : ça fait trois ans qu’on nous dit ça mais le massacre ne s’est toujours pas arrêté…

Léonie : Je sais, il ne faudra pas baisser les bras, elle se finira bien un jour cette guerre.

Gaston : J’ai tellement peur de ne pas vous revoir…

Léonie : On pensera tellement fort à toi que tu le ressentiras à chaque minute ! Tiens prends ce collier, c’est un souvenir de famille.

Gaston : Merci mon amour ! Tu as raison ! Je le regarderai à chaque fois pour me donner la force de combattre et vous revenir sain et sauf !

 

 

Dialogue Marie et Eugène

 

Eugène et Marie marchent vers la gare, côte à côte…

Eugène : Mais qui va gérer notre boulangerie en mon absence ? l’air grognon.

Marie : Bah c’est maman évidemment ! Puis Augustine est là pour s’occuper de la caisse ! Alors ne t’en fais pas !

Eugène : J’espère qu’elle va bien s’occuper de la boulangerie !

Marie : Mais arrête ! Tu t’inquiètes plus pour ta boulangerie que pour ta propre vie !

Eugène : J’ai confiance en mes compagnons de combat ! C’est la France qui sortira victorieuse de cette guerre ! fier.

Marie : Tu n’as pas changé !

Eugène : C’est de famille ! Et puis n’oublie pas de vérifier les comptes, les commandes et que tout soit fait, que…

Marie : qui l’interrompt excédée, Stop ! Stop ! J’ai compris Eugène ! Aie confiance en nous et concentre-toi sur ton objectif !

 

 

Dialogue Pierre et Eugénie Chopin

 

Eugénie pleure pendant que Pierre essaie de la rassurer en rigolant de ce qui pourrait lui arriver. Il essaie de dédramatiser afin de rassurer Eugénie.

Pierre : Ne t’inquiète pas Eugénie, je reviendrai peut-être avec quelques morceaux en moins, en lui tapotant le bras. Allez, souris un peu !

Eugénie lève la tête et le regarde avec incompréhension puis se remet à pleurer de plus belle.

Eugénie : Je ne veux pas que tu partes…

Pierre : Ce n’est pas une question ! Je suis obligé !

Eugénie : Et si tu meurs là-bas ? Tu as pensé à nous ? A moi ?

Pierre : Mais ne t’inquiète pas ! Ca va bien se passer. A la fin de la guerre, je serais de nouveau avec toi et nous vivrons notre vie, pleinement comme si rien ne s’était passé…

Eugénie : Le fait que tu rentres à la maison, je n’en doute pas, je te parle de notre vie à deux. Nous sommes déjà mariés et il nous reste du temps à passer ensemble… Mais nous ne savons pas quand la guerre se terminera et peut-être qu’après je serais trop vieille…

Pierre : Trop vieille pour quoi ?

Eugénie : Hésite un moment… Pour avoir un enfant !

Pierre : Mais on en a déjà parlé ! Tu connais mon avis là-dessus !

Pierre reste bouche-bée et choqué de cette annonce et ne dit pas un mot jusqu’à l’arrivée du train où il rentre sans se retourner en laissant Eugénie en pleurs.

 

 

Le chef de gare siffle et annonce le départ imminent du train.

 

 

 

Scène 2.

 

Tout le monde est dans le wagon et Eugène arrive et remarque son ami Gaston.

Eugène : GASTON !!!!!

Gaston : Ohhhh Eugène !!!! ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu !

Henri : Qui est -ce ?

Gaston : C’est Eugène, un vieil ami.

Marceau : Alors, vous êtes tous mobilisés au 54ème ?

Henri : Oui, mais nous les gars de la ferme, on aura j’espère une perm’ supplémentaire !

Gaston : T’as raison, Pierre Garnier de Bargny l’a eu en 16.

Marceau : Moi, j’espère que je ne vais pas retourner au feu…

Eugène : Avec un peu de chance, l’épicier, tu seras à la popotte.

Pierre : En tout cas, après Compiègne, c’est sûr, on s’ra tous séparés.

 

Eugène, Pierre, Gaston, Henri et Marceau sont dans le wagon.

 

Henri : J’espère qu’on arrivera bientôt pour pouvoir mettre une bonne raclée à ces boches. (enjoué)

Marceau : Henri, calme-toi ! La guerre c’est pas ce que tu crois, cela peut vite se compliquer. Il ne faut pas partir vainqueur, on ne sait jamais de quoi l’ennemi est capable. (peu rassuré)

Henri : Oh, t’inquiète pas ! Ils verront bientôt qu’on est aussi imprévisibles ! Je suis sûr qu’on va la gagner cette guerre !

Eugène : T’façon, on est plus fort que ces boches !

Marceau : Henri, de toute façon, vous verrez bien ce qui se passe là-bas !

Pierre :  C’est si horrible que ça ?

Gaston : Evidemment que ça doit être horrible !

Marceau : C’est l’endroit le plus horrible que vous connaîtrez ! Ne pensez pas que la guerre va se terminer quand on arrivera ! ça fait déjà quatre ans que ça dure ! La guerre n’est pas finie !

Silence…

Eugène : Et… Et sinon, vous faites quoi dans la vie ?

Henri : Je travaillais dans les champs avec mon père. Pour une fois, j’vais voir aut’chose que des champs !

Pierre : J’travaille comme apprenti forgeron. En tout cas, j’ai vu plein d’armes passer !

Gaston : Moi, j’travaille à la ferme et j’compte bien rentrer le plus vite possible à la maison et voir ma femme et mes enfants.

Eugène : Bah, moi , j’espère juste que quand je r’viendrai ma boulangerie n’aura pas fait faillite.

Gaston : Ahhh… Les femmes ! (ils ricanent tous).

Henri : Bah moi j’aimerais bien avoir une p’tite femme ! Manger des bons p’tits plats bien préparés, rentrer le soir et qu’elle soit aux p’tits soins avec moi !

Eugène : Ahhh, t’as bien raison ! Moi aussi mais j’aimerais quand même pas laisser môman toute seule !

Marceau : Vous rêvez trop ! On reviendra peut-être plus…

Eugène : Ouais… mais j’veux quand même pas laisser môman toute seule…

 

 

Scène 3 :

 

Le Lavoir, lieu de rencontre et d’échanges… Les femmes s’y retrouvent pour mêler l’utile à l’agréable et passer un bon moment… La scène s’ouvre sur le dialogue entre Augustine, Suzanne et Léonie.

 

Dialogue entre Augustine et Suzanne puis intervention de Léonie.

Suzanne et Augustine lavent leur linge en discutant des nouvelles du village.

Augustine : Tu n’imagines pas ce que je viens d’apprendre ? Je parie que le maire a une maîtresse ! Je l’ai vu hier dans la soirée, pour ne pas qu’on le voit sûrement, acheter deux bouquets différents.

Suzanne : Mais ça veut rien dire, il a peut-être acheté un bouquet pour sa femme et l’autre pour sa sœur…et maintenant que t’en parles, je me rappelle avoir vu le maire rentrer chez lui un soir, l’air inquiet et la chemise légèrement défaite.

Augustine : J’en étais sûre, mon instinct ne me trompe jamais ! Je me demande tout de même qui est sa maîtresse. Et à part ça, qu’as-tu de croustillant à me raconter ?

Suzanne : Je ne devrais peut-être pas le dire tout de suite mais je pense que je suis enceinte !

Léonie : Non ! Mais c’est merveilleux !

Augustine : Oh ! Depuis combien de temps tu le sais ?

Suzanne : Cela doit faire deux mois. J’ai du retard et des nausées. Je suis tellement pressée de l’annoncer à Albert !

Léonie : Comment tu vas t’y prendre ?

Suzanne : Je ne sais pas mais je pense attendre son retour. C’est la meilleure façon. Bon, je reviens je vais chercher du savon.

 

Suzanne s’éloigne alors pour récupérer du linge… Léonie et Augustine en profitent alors pour divulguer ces informations secrètes pendant que les autres parlent.

 

[Les autres échanges se font et c’est alors que Suzanne revient en pleurant et l’échange collectif débute.]

 

Esther arrive près de Thérèse

Esther : Ça va tu tiens le coup ?

Thérèse : Oui ça va.

Esther : ton père est au front ?

Thérèse : Non, il est mort mais c’est mon frère vient de partir. Et toi ?

Esther : Moi c’est Esther. Je suis venue me réfugier chez ma grand-mère car mon mari est alsacien, j’ai un enfant et….

Yvonne : Esther ! Arrête de papoter ! Ta mère t’a donné des mains c’est pas pour rien ! Mais c’est pas possible d’être aussi empotée ! TRAVAILLE !

Esther : Oui, mamie !

Entrée de Rose qui s’installe dans un coin à coté de Thérèse et Esther.

Esther : Tu t’appelles comment ? C’est la première fois que tu viens ?

Rose : Je m’appelle Rose… Oui, c’est la première fois que je viens, dit elle la gorge serrée

Esther : Moi, ma grand-mère m’accueille le temps que tout se calme. Et toi ?

Rose : Mon père est parti et je dois m’occuper de mes frères et sœurs.

Rose aperçoit Thérèse.

 

Echange entre Marie et Eugenie.

Eugénie arrive avec du linge.

Marie : Comment tu vas ?

Eugénie : Ca va et toi, Marie?

Marie : Plutôt bien.

Eugenie : Tu as encore tout ce linge à nettoyer ?

Marie : Oui, figure-toi que je dois faire toutes les tâches ménagères car ma mère s’occupe de la boulangerie de mon frère.

Eugénie : Et as-tu eu des nouvelles de ton frère dernièrement ?

Marie : Je n’en ai eu que très peu mais je suis sûre que tout va bien pour lui. Et toi, ton mari ?

Eugenie : Il m’a envoyé une lettre en m’expliquant que la vie sur le front n’était pas tous les jours facile.

Marie : Et tu es inquiète ?

Eugénie : Je suis inquiète, oui, mais j’ai entièrement confiance en Pierre. C’est un battant mon mari !

Marie : Je suis sûre que tout ira bien pour lui. J’ai aussi confiance ! Pierre et Eugène vont nous revenir sains et saufs. Ils sont courageux.

Eugénie : Oui, tu as raison.

Marie : Sinon faut que je te dise, j’ai l’impression que ma mère perd pied. Elle parle au fantôme de mon père. Elle se lève et prends du linge.

Eugénie : Pauvre femme.

Marie : Elle se trompe aussi en rendant la monnaie aux clients…

Eugénie : Elle est sûrement encore plus perturbée par le départ de ton frère.

Marie : Sûrement, j’ai peur pour elle. Des fois, je l’entends pleurer la nuit… ça me fend le cœur. En plus, on doit déjà envoyer la moitié du pain au front, on ne peut pas se permettre de perdre de l’argent, sinon on ne pourra plus s’approvisionner en farine.

Eugénie : C’est pareil pour nous avec le cresson. Heureusement que le père Margottet est là pour nous aider !

 

Après ces discussions, le dialogue se fait collectif…

 

Augustine : stoppe toutes les discussions et prend la parole. Ecoutez toutes, s’il vous plaît ! On a une grande nouvelle à vous annoncer !

Léonie : Suzanne est enceinte ! air indigné.

Rose : Oh, mais c’est merveilleux, une nouvelle tête au village ! Mais, ils n’étaient pas mariés avec Alb…

Yvonne : lui coupe la parole, Quoi ! Comment ça merveilleux ! C’est honteux ! Comment peut-elle encore sortir sans être couverte de honte !

Marie : Mais quand son fiancé rentrera de la guerre, ils se marieront et tout sera arrangé…

Eugénie : Oui mais il fallait y penser avant d’avoir un enfant !

Léonie : Complètement d’accord avec toi. Je savais que Suzanne était sotte mais pas à ce point !

Yvonne : C’est rassurant de voir qu’il y a encore des personnes sensées dans ce village !

Esther : Grand-mère, garde ton calme ! Ce n’est pas si grave ! Ne t’énerve pas comme ça !

Yvonne : Je vois que tu parles toujours sans réfléchir ! Comme quoi il y a des choses qui ne changent pas !

Augustine : Mais les temps changent, vous ne pensez pas qu’il faudrait plutôt l’aider à supporter sa grossesse en l’absence d’Albert !

Thérèse : Oui, je pense aussi comme toi !

Yvonne : Mais vous ne savez pas de quoi vous parlez ! Vous êtes encore bien trop jeunes !

Léonie : Attention Suzanne arrive !

Suzanne arrive en pleurs au lavoir tenant une feuille jaune, tremblante… Elle sanglote, et regarde les femmes avec inconsciemment la main sur le ventre…. Echange de regards entre les femmes. Augustine prend la feuille des mains de Suzanne, la lit et pâlit…

Augustine : Oh ! Silence… la voix entrecoupée… Albert est …. Albert est …. mort !

Yvonne : tricotant … Et voilà ! une gourgandine ! Je l’avais bien dit !

Esther : Ohhhh grand-mère !!! Arrête un peu !! Ce n’est pas le moment !

Léonie : (aparté) soufflant, C’est vrai elle aurait pu s’y attendre !

Yvonne : radotant et tricotant de façon nerveuse, Ca c’est sûr, Ca c’est sûr…

Marie : Mais vous ne voyez pas qu’ça lui fait de la peine ?!

Eugénie : Mais comment elle va faire avec le p’tiot ?

Esther : s’approchant de Suzanne, Toutes mes condoléances, Suzanne.

Rose : T’inquiète pas, si t’as besoin d’aide pour le gamin, suis là.

Yvonne : Mais arrête ! Elle est à blâmer et pas à aider !

Thérèse : Mais elle a quand même un enfant sur le dos !

Yvonne : Eh bien, elle n’avait qu’à avoir plus de pudeur !

Suzanne : Vous avez raison Yvonne et toutes les autres ! Je ne serai pas un fardeau pour vous ! Je quitte le village rapidement et vous n’entendrez plus parler de moi. J’ai fait une erreur et c’est à moi de l’assumer et pas à vous d’en subir les conséquences !

Elle part en pleurant en repoussant Augustine qui tente de la retenir…

                                                                    FIN

 

 

 

LE CASTING:

*Pauline De Oliveira : Esther

* Maïlys Fragneau: Yvonne la grand-mère d'Esther      

* Julie Kasmiersczak : Eugénie/ Augustine   

* Rose Delobelle : Léonie          

* Justine Vergnes : Rose          

* Anaïs Payet: Thérèse                 

* Laëtitia Margottet: Eugénie        

* Clara Hoffmann: Suzanne         

* Theophile Desiles  : Gaston      

* Jules Couvelard: Marceau

* Tristan Duchêne: Henri           

* Elia Segatti : Pierre                   

 *Elie Robert Messager: Henri   

 * Marie Da Silva: Marie

et M.Abran dans le rôle du chef de gare!

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