C'est désormais une tradition, chaque année, ce sont les élèves de l'AEC qui commémorent l'Armistice dans l'enceinte du collège. Bien sûr, l'événement n'avait pas la stature de la commémoration de l'an dernier pour les cent ans de l'Armistice, mais nos chers élèves ont relevé le défi d'une prestation orale publique devant la Direction du collège, leurs camarades délégués de classe et quelques enseignants. La cérémonie a eu lieu de 10h30 à 11h dans le forum. Après avoir pavoisé le forum et respecté une minute de silence, les élèves ont lu un texte sur l'année 1919. Leur recherche leur a permis de découvrir que 4 soldats inscrits sur les monuments aux morts de l'ex-canton de Betz sont morts en 1919. Preuve s'il en est que la guerre a tué bien après l'arrêt des combats du 11 Novembre 1918.
Un grand bravo à tous.
L'Equipe AEC
Discours prononcé par les élèves de l'AEC pour le 11 Novembre 2019 au collège.
Il y a cent ans en 1919, la Première Guerre Mondiale venait de se terminer et la signature du Traité de Versailles laissait espérer une paix durable. Déjà, dès l’Armistice signé le 11 Novembre 1918 en forêt de Compiègne, les canons s’étaient tus.
Les soldats rescapés de l’enfer des tranchées étaient presque tous rentrés dans leur foyer, sans joie, épuisés physiquement et moralement par 4 années de combat. Ils retrouvaient leur femme et leurs enfants, leur fiancée, leurs parents, leurs amis, leurs villages et leurs activités. Mais, rien ne sera plus comme avant, leur jeunesse, leur enthousiasme étaient restés là-bas sur le front des armées. D’autres, qui n’étaient pas encore démobilisés, s’impatientaient dans les casernes à l’idée de rentrer.
En cette année 1919, c’est une Europe meurtrie, comptant ses morts qui vit au milieu des décombres. Villes et villages du quart Nord-Est de la France ne sont que tas de ruines et de gravas. Il va falloir une sacrée dose de courage pour reconstruire tout ça. Les champs sont peu à peu nettoyés d’obus non éclatés, de mines, de pièges et autres tas de ferraille. Il faut vider la terre de cet océan de poison. Quant à la population, elle vit dans la famine et la précarité dans les régions dévastées et compte sur la solidarité du pays tout entier.
Et puis, il y avait la foule de ceux qui peuplaient les hôpitaux, les blessés, les invalides et autres « Gueules Cassées », les gazés, les amputés et tous ceux qui furent victimes de l’épidémie de la « grippe espagnole » qui fit tant de ravage à partir de 1918. Beaucoup meurent encore en cette année 1919, d’autres mourront encore tout au long des années 1920 des séquelles de la guerre.
Dans le canton de Betz, nous avons retrouvé la trace de 4 soldats décédés après la fin de la guerre, en tout cas après l’Armistice.
1 était originaire de Thury-en-Valois, 2 de Lévignen et 1 de Neufchelles. Ils s’appelaient :
-Lucien FARRANT, né à Thury-en-Valois. Il était canonnier au 138ème Régiment d’Artillerie Lourde et est mort à l’hôpital de Montigny-lès-Metz des suites de maladie. Il avait 21 ans.
-Ernest POMMIER, né aussi à Thury-en-Valois est mort le 27 Juillet 1919 des suite de l’explosion d’une mine allemande dans le Nord. Il avait 26 ans.
-Henri QUINTIN, né à Neufchelles est mort le 14 Février 1919 dans un hôpital des suites d’une maladie.
-Henri SUSSET, originaire de Lévignen, meurt le 22 Février 1919 dans un hôpital d’Amiens des suites d’une maladie contractée à la guerre. Il avait 21 ans.
A travers ces 4 Poilus, c’est à tous les oubliés des hôpitaux que nous rendons hommage et à tous ceux qui dont les souffrances se sont perpétuées au-delà de la fin de la guerre.
L'Equipe AEC
Pour clore le sujet, un petit bonus: Tous les élèves de 3ème du collège Marcel Pagnol de Betz ont eu à écrire une "lettre de Poilu" dans le cadre des EPI comptant pour l'oral du Brevet. Parmi les meilleures productions, nous vous proposons celle de Kayna, élève de l'AEC qui a su mieux que quiconque se mettre dans les pas de Louis, soldat virtuel de la Grande Guerre, tout droit sorti de son imagination. Bravo Kayna!