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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 12:42

Ce vendredi 22 Mars 2013, les élèves de l'AEC ont reçu Mme Jeanine ASSIE, maîtresse d'école retraitéée d'Ormoy-le-Davien, venue leur évoquer son expérience de la Seconde Guerre Mondiale alors qu'elle était une adolescente dans la ville d'Albi (Tarn)

Un questionnaire avait été préalablement préparé par le groupe. Ce fut un moment d'une grande richesse, d'émotion et d'Histoire partagé deux heures durant.

Mme Assié, a tour à tour évoqué le quotidien d'une petite ville de province sous l'Occupation, ses parents et amis,sa scolarité, la Résistance, le sort d'une famille juive, la Libération et bien d'autres sujets concernant cette période. Avec chaleur et malice, tendresse et conviction d'une femme libre et solidaire. Ce fut plus qu'une leçon d'Histoire, une leçon d'humanité, une rencontre.

Tous les élèves et leurs professeurs, l'encadrement du collège Marcel Pagnol, remercient chaleureusement Mme Assié pour cette intervention qui restera une date pour l'AEC.

Le contenu de cette intervention sera prochainement disponible sur le blogDSCF4333.JPG  DSCF4335.JPG

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                                                     L'intrus est encore parmi nous....

Voici le contenu de l'intervention de Mme Jeanine ASSIE:

 

TEMOIGNAGE DE MME JEANINE ASSIE

« UNE ADOLESCENCE DANS ALBI OCCUPEE 1939-1945 »

1. ELEMENTS BIOGRAPHIQUES

« Je suis née à Albi dans le Tarn ; une petite ville de province située à 60 kms de Toulouse. Je suis née en 1924 ; dix ans après la Première Guerre Mondiale et j’ai fait mes études à Albi bien sûr dans une école religieuse catholique jusqu’en 1937 où j’ai passé le certificat d’études et de là ; je suis entrée à l’Ecole Primaire Supérieure qui était une école où l’on préparait le Brevet Elémentaire et le Brevet Supérieur.

En 1939 ; la guerre est déclarée. Jusqu’en 1942, ce n’était pas trop catastrophique car Albi était en Zone Libre. Puis, en 1942 ; les Allemands sont arrivés et nous avons du changer d’école pour l’Ecole Primaire de garçons où les écoliers ont été rassemblés pour laisser l’école des filles mais aussi le lycée pour accueillir des soldats français qui arrivaient de la Zone Occupée. A Albi, nous avons eu ainsi l’Etat-Major de Nancy. Les exams se sont passés normalement et en 1941 ; j’ai été reçue. On préparait en même temps l’Ecole Normale, nous avons toutes été recalées et obligées de refaire une année de 3ème pour préparer le concours de l’Ecole Normale et au bout de 2 ans , nous l’avons eu. Entre temps les Ecoles Normales ont été fermées et nous avons fait les 3 années que nous aurions du passer à l’Ecole Normale au collège d’Albi où il y avait toujours que des filles. J’étais littéraire et une camarade qui étais plutôt matheuse a été reçue au lycée de garçons où elle était la seule fille pour préparer le Baccalauréat de Sciences .Il n’y avait que 2 filières à cette époque : la Philo (Littéraire) et les Maths (Scientifique). J’ai été donc reçu avec mes camarades au concours d’Ecole Normale en 1944 et c’est cette année là (que la guerre a pris fin en Août à Albi) que nous sommes entrées à l’Ecole Normale pour apprendre la pédagogie et à être maîtresse d’école, ce que je suis devenue.

Entre temps, je me suis mariée et suis allée en Algérie à Mostaganem près d’Oran car mon futur mari était allé passer un an et avait trouvé un boulot comme prof de Français. L’Algérie était alors 3 départements français ; il y avait : Oran, Alger et Constantine. C’est là, à Mostaganem, que ma fille est née. Je n’y ai pas travaillé, si ce n’est un mois dans une école franco-algérienne.

L’année d’après nous sommes revenus à Albi, puis, au bout de 2 ans, nous sommes allés à Tunis .C’est la poésie qui y a amené mon mari grâce à un ami poète qui travaillait dans les Postes. Nous avons habité pendant 2 ans une petite maison sur la plage. On avait qu’à ouvrir la porte du jardin et on était sur la plage. On est restés 2 ans et on est rentrés en France ; je n’ai pas demandé tout de suite de poste pour élever mes enfants . A Tunis ; le climat commença à se gâter entre les Français et la population. Mon mari travaillait dans la casbah et souvent il rentrait la veste tâchée d’encre que les gamins (tous Tunisiens) envoyaient avec leur plume. Le climat commençait à s’obscurcir. On est rentrés en France et on a abouti à La Ferté-Milon, non loin d’ici. Je me suis consacrée à l’éducation de mes enfants et, au bout de 8ans, j’ai demandé le poste d’institutrice d’Ormoy-le-Davien parmi ceux que l’on me proposait. J’y ai été maîtresse d’école avec une classe unique pendant 24 ans(de la Maternelle au Certificat d’Etudes puis à l’entrée en 6è).

 2. LA VIE A ALBI D’UNE ADOLESCENTE DURANT L’OCCUPATION

AEC : -Pendant la guerre ; y avait-il de la propagande pour le Maréchal Pétain ?

3. -Nous avons tous chanté « Maréchal, nous voilà », on ne pouvait être que pour le Maréchal, tout le monde l’était. C’était dans l’air du temps en 1940. Parce qu’après, nous avons fortement changé, mais au départ, tout était branché sur le Maréchal Pétain. Mon père avait fait la Guerre de 14-18. Il avait été mobilisé en 1917 ; né en 1899 ; il était tout jeune, il avait 18 ans. Il a fait 1917, 1918 et l’occupation en Allemagne. Il a été gazé en 1917 à l’ypérite et en a subi les conséquences avec des bronchites et des poumons abîmés. En 1940, mon père prit ses distances avec Pétain. A l’époque nous avons acheté un petit poste de radio et on écoutait Radio-Londres en cachette.

AEC : Les enseignants tenaient-ils un discours particulier ?

-Non, ils étaient neutres. Je ne me rappelle pas qu’à l’époque, on nous ait parlé politique, non absolument pas. Etre pour le Maréchal Pétain au début n’était pas un problème, on ne se posait pas de question, ce n’est qu’après, lorsque le Général De Gaulle est intervenu à Londres qu’on a choisi. Mais à l’école ; non.

AEC : -L’arrivée des Allemands a-t-elle changé la vie à l’école ?

-En 1942 ; oui car le lycée a été occupé par l’Hôpital Militaire de Nancy et ensuite les filles se sont retrouvées dans le même établissement que les garçons. Nous avions un prof de Maths qui faisait régner la discipline au quart de tour. Les gifles arrivaient lorsqu’on n’était pas discipliné, lorsqu’on n’écoutait pas, ou lorsqu’on débordait du rang sous le préau. On montait en classe en silence complet. A ce moment là, les réfugiés de la Zone Occupée ; des Parisiens, sont arrivés à Albi. On a eu beaucoup de réfugiés du fait que nous étions en Zone Libre. De fait, nous avons fait face à des élèves parisiennes qui nous étonnaient un peu à l’époque ; on était certainement dans le Tarn un peu retardées..Nous avons vu arriver ces Parisiennes avec les cheveux bleus ou rouges !! Déjà !. Ce prof de Maths n’hésitait pas à leur donner la fessée devant tout le monde sous le préau !!! Et puis nous avons eu le couvre-feu. On ne pouvait pas sortir le soir (de toute façon, nous ne sortions pas). Il fallait se tenir à carreau, surtout la dernière année en 44 avec ceux qu’on appelait les Kalmouks (soldats réquisitionnés par les Allemands originaires d’Asie Centrale). Ils se reconnaissaient !! surtout à Albi !.

Papa était poissonnier au marché. Le matin, il vendait à l’étal, l’après-midi, il vendait le gros, le demi-gros et livrait les collèges, l’hôpital et le jeudi (jour de repos)j’allai aider mon père à l’étal de poissons lorsqu’il avait besoin de moi. Et là, je révisai, je prenai mon bouquin. Je me souviens qu’un jeudi, il y avait une composition de Physique le lendemain, je révisai en vendant le poisson. Mais le jeudi était un jour creux parce que c’était le vendredi que les gens mangeaient du poisson à cette époque. Papa était content que je l’aide et pour me récompenser, m’offrit une montre-bracelet.

Maman, elle, était couturière à la maison avec un atelier au 2è étage avec 3 ouvrières. 2 ouvrières et une apprentie. Je fréquentais beaucoup l’atelier de Maman et c’est là que j’ai appris à coudre.

AEC : Parliez-vous de la guerre en famille ?

-Oui, on écoutait Radio-Londres et on se tenait au courant du fait que la ville d’Albi a reçu des Juifs. Ma sœur et moi avons connu de ces familles juives et nous sommes entrées en amitié avec des jeunes filles. L’une venait de Strasbourg, l’autre de la Lorraine. Il ya eu aussi la famille JACOB qui était en parenté avec le poète Max Jacob. Les Jacob étaient des Juifs mais convertis au Catholicisme, clientes de Maman qui habillait Madame Jacob et ses filles. Nous sommes entrés en amitié avec cette famille. Mlle Jacob m’a donné des cours de Maths et de calcul car j’étais un peu faible. Cette famille a été dénoncée en 1944. On les a amené à Toulouse… Ce qui nous a frappé c’est que Maman venait de finir un manteau pour Mme Jacob et l’ouvrière alla le porter dans un carton et arriva au moment même où la famille fut embarquée .On les a amené à la prison de Toulouse où les Juifs étaient rassemblés. On ne les a plus jamais revus… A lors ça, ça nous a laissé un gros poids sur le cœur !

Nous avons eu aussi des réfugiés qui venaient de Belgique, une famille nombreuse qu’un soir papa invita à la maison. On s’est retrouvés dans la salle à manger avec cette famille. On a fait encore beaucoup de choses. On a ouvert notre maison.

AEC : Avez-vous eu besoin de vous cacher ou de cacher quelqu'un ou quelque chose aux Allemands?

Pas précisémment, ce que nous avons fait était plutôt amical. La maison était à côté du lycée occupé par l’Hôpital Militaire et les ordonnances ne savaient pas où dormir, où loger. Il y en avait 4 ou 5 et papa leur dit qu’ils pouvaient dormir dans le garage situé dans le Vieil-Albi. Ils allaient chercher leurs repas à la cantine du lycée. Certains rouspétaient car il y avait des souris dans le garage. L’un d’entre eux demanda à papa s’il pouvait lui trouver quelque chose à la maison. Il s’appelait Paul Mayer. Papa lui a proposé de mettre son matelas dans le hall. Comme il ressentait de l’air ; il demanda s’il pouvait dormir dans la salle à manger. Du coup, il s’est installé à la maison ! C’était un Alsacien qui m’a fait connaître le miel, car il n’y en avait pas, ainsi que le beurre. Il demanda à manger dans une vraie assiette et prit ses repas avec nous participant à la vaisselle. Il resta jusqu’à la fin de la guerre chez nous. Ensuite, il est rentré en Alsace et une correspondance a continué pendant plusieurs années. J’en ai un souvenir inoubliable.

AEC : La vie quotidienne était-elle difficile?

Du fait que papa était poissonnier, il y a eu des échanges. Personne ne parlait de marché noir, mais je pense qu’il y a eu quelques facilités du fait du métier de papa. Il était aussi bricoleur, il s’occupait de voitures, il avait beaucoup d’activités en dehors de son métier donc nous n’avons souffert de rien. Nous avons fait connaissance avec le pain de maïs, parce que le blé était plutôt rare donc on a mangé du pain jaune ! Nous avons aussi fait connaissance avec le topinambour et le rutabaga. C’étaient des racines, qu’on vend toujours aujourd’hui. Nous les Albigeois, nous ne les mangions pas ; nous les donnions aux animaux (rires) !!Cependant, on était obligés de les manger. Maman nous subjugait, elle disait à papa : « Regarde ça a le goût d’artichaut ». Mais le beurre…Je revois la laitière qui passait tous les jours, autrefois le laitier, le boulanger livraient les gens et je me rappelle que lorsque le lait avait bouilli ; on le laissait refroidir et je ramassais la crème du lait, je remplissais un petit bol et lorsqu’il y avait assez de crème, je la battais pour obtenir un peu de beurre ; de la crème cuite. I l y avait des tickets de rationnement pour le pain, la viande mais pas pour le lait je crois. Jusqu’à la majorité (21 ans), les jeunes étaient J3 sur la carte de rationnement. Du coup, on avait droit au chocolat et je me rappelle que lorsque j’étais à l’Ecole Normale, nous n’avions plus eu droit au chocolat. Par contre (et ne riez pas), nous avions droit aux cigarettes. Alors, à l’Ecole Normale, on a fumé ; la directrice fumait et nous disait : « Vous pouvez fumer dans les couloirs, dans la cour, mais pas dans les classes » !!! Mais j’ai peu fumé A part ça, on peut s’estimer heureux , nous avons peu souffert du manque de nourriture ni d’autres choses d’ailleurs à Albi tant que maman et papa travaillaient. Je me rappelle qu’en 1943 ; papa m’avait offert une paire de souliers en phoque ! Il a ramené ça de Castres. Alors là, j’étais fière, vous voyez des bottillons à peau de phoque…Magnifiques !!!

AEC : « Les Allemands ont-ils tué dans votre ville ?

Pas jusqu’en 1944. Mais au mois d’Août 44, il y a eu des maquis et mon futur beau-père a créé un maquis à la limite du Tarn , de la Lozère et du Gard : le Maquis PATRICE . Mon futur mari et son frère ont suivi leur père ; ils étaient très jeunes (18-20 ans). Ils sont allés au maquis et au mois d’Août, lorsque les forces françaises et américaines ont débarqué en Normandie ; ils sont partis le 19 Août d’Albi, mais ils ne sont pas allés loin et ont du revenir .Le 20 Août ; il y a eu les Résistants et les FFI qui ont empêché les Allemands de s’enfuir ; de monter vers le nord. Et là, devant la maison, nous avons souffert. Le samedi à midi, nous avons entendu des bruits de combats, de balles, des camions, alors mon père et moi sommes montés(la maison était haute avec un balcon et une loggia). Il était midi, la table était mise et la soupe au chou dans les assiettes. Mon père dit : « Viens Jeanine, on va voir ce qui se passe ». Nous montâmes au 2è étage sur le balcon et vîmes des mouvements, des Allemands, des Résistants qui essayaient de s’interposer et, tout à coup, qu’est-ce qu’on entend ?une balle passant sous notre nez. Papa dit que c’était une balle traçante et qu’il valait mieux rentrer plutôt que d’attraper quelque chose. Donc, nous rentrâmes dans la chambre tout en regardant par la fenêtre. C’est alors que nous vîmes un Allemand blessé, tomber à terre. A ce moment là, papa dit : « Ne restons pas là ; c’est dangereux » et on est allé se planquer avec maman, ma grand-mère, ma sœur à la cave. C’est à ce moment là que les balles des fusils ont traversé la fenêtre, les vitres et les volets et sont allées se ficher dans le plafond de notre chambre au dessus de notre lit. Ce qui a fait que le soir, nous ne sommes pas restés, nous sommes allés dormir dans le Vieil-Albi.

AEC : « Quel a été au juste l’engagement de votre famille dans le Résistance ? »

Comme je vous l’ai dit ; mon beau-père a créé un maquis : « Patrice ». Un stèle a été érigée devant le pont du 2 Août 44 qui rend hommage aux maquisards ayant perdu la vie et mon beau-père qui était colonel ; grand croix de la Légion d’honneur est retourné à Boulogne –sur-mer d’où la famille VASSEUR était originaire et où il est mort quelques années après .C’était un grand bonhomme. Une rue d’Albi porte son nom : la rue du colonel Albert Vasseur. Il a été adjoint au maire.

AEC : « Avez-vous eu connaissance d’actes de Collaboration ? »

Il y en a certainement eu mais nous les avons ignorés. Le 22 Août ; il y a eu les pauvres filles tondues ; celles qui, avaient dit-on « fricoté » avec les Allemands. Sur la place principale d’Albi, on les a tondues et mis du rouge à lèvres sur leur tête rose. C’était horrible. Je l’ai regretté, oui, on aurait pu ignorer… Dans ma famille, nous avons eu mon oncle qui était à Clermont-Ferrand et, pour une raison que nous n’avons pas (voulu) élucider (il avait été fait prisonnier et à son retour embauché à la mairie de Clermont), le jour où les FFI sont entrés dans la mairie ; il a été soupçonné de ne pas avoir voulu donner des bons d’essence ou de pneus aux Résistants et on est venu le chercher chez lui et on l’a fusillé. Mais on n’a pas su, on a imaginé.

 

AEC : « Les Allemands communiquaient-ils avec la population ? »

Personnellement, je n’en sais rien. Mais la vie faisait que les uns et les autres communiquaient. Ils habitaient dans un grand hôtel sur la place du Vigan ?, l’Etat Major était là. Je n’ai pas souvenir qu’il y ait eu de communication entre les Allemands et ma famille. Je ne le crois pas. Pour ma famille, c’était un monde à part. On les ignorait. On n’en avait pas peur. A l’époque, je ne m’ intéressais pas du tout à la politique.

AEC : « Avez-vous vu l’arrivée des Américains dans votre ville ?

Pas directement, j’ai entendu très haut dans le ciel un avion le 30 Août ; c’était inhabituel. Alors, on s’est dit : « il va y avoir… » et il y a eu !Je n’ai pas vu d’Américains. Tout s’est passé entre nous les Albigeois. Je me souviens de la grande fête débordante ; il fallait voir Albi !Tous les gens dans la rue, tous, des plus petits aux plus âgés, envahir toutes les écoles, on a fait des monomes (les gens se tenaient en ligne, les mains sur les épaules et marchaient dans les rues.) On a tout envahi et chamboulé, c’était inimaginable !Les Allemends avaient incendié la Poste et nous avons défilé devant les ruines fumantes, puis on a envahi toutes les rues, les écoles et le Parc Rochegud le soir dans les cafés…On a fait de grands bals où tout le monde dansait ; c’était une explosion de libération, de joie. Inimaginable, inimaginable !!! Nous nous sommes libérés nous-mêmes.

Ces souvenirs sont encore vivants comme je les vécus. Mais mon esprit est libre.

Un de mes premiers souvenirs ; c’est lorsque les premiers réfugiés sont arrivés. On nous avait dit à l’école qu’il fallait aider. Alors nous sommes allés, une bande accueillir les réfugiés pour leur donner à manger lorsqu’ils sortiraient du train. Il faisait très chaud ce mois d’Août 1940. On les attendait dans une chaleur très forte avec de grandes marmittes de haricots…. Alors on a eu très chaud et eux avaient certainement très faim, mais on leur servait des louches de haricots. C’est un de mes premiers souvenirs d’aide aux gens. Ensuite, on a demandé pour le Noel suivant d’habiller de petites poupées pour offrir aux enfants qui n’avaient rien. A l’époque, même nos Noels à nous étaient réduits au strict minimum. On avait, ma sœur et moi, deux crottes en chocolat dans nos chaussures le jour de Noel. Ensuite, nous avons demandé d’aider un soldat. A Albi, il y avait un régiment et on nous a demandé d’être la marraine d’un soldat, et que la famille invite le soldat à déjeuner le dimanche. Alors, papa nous l’a accordé et nous avons reçu un soldat qui venait de Lille et qui était à la caserne. Je me rappelle qu’en compensation je recevais des cours de Maths."

 

 

 

 

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