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8 juillet 2018 7 08 /07 /juillet /2018 16:51

C'est avec émotion que l'AEC a appris le décès de Monsieur Pierre GARNIER, une personne bien connue de Bargny. En début d'année scolaire, M.Garnier était venu au collège témoigner de son enfance à Bargny pendant la Seconde Guerre Mondiale à l'initiative de Laetitia, sa petite-fille et élève de l'AEC. Avec sa disparition ce travail de mémoire prend aujourd'hui tout son sens et son récit restera dans la mémoire familiale mais aussi locale. Laetitia, par son travail a fixé le récit de son grand-père qui, participe à la grande histoire. Un grand bravo à toi Laetitia.

Toute l'Equipe de l'AEC te présente ainsi qu'à toute ta famille ses sincères condoléances.

RECIT DE M.GARNIER. BARGNY

Pierre Garnier est né en 1934 à Lévignen et a dix ans à la Libération. Issu d'une famille d'agriculteurs de 3 enfants, il a un frère et une sœur. Il a gardé en mémoire quelques souvenirs de la guerre à Bargny.

L'EVACUATION :

"A cette époque, j'avais 6-7 ans. On a évacué une première fois entre Meaux et Coulommiers à Bouleurs. Puis, la deuxième fois jusqu'à Giens. On a regroupé les vaches dans une pâture et des soldats français sont passés chez nous et se sont occupés des bêtes. Je ne sais où ils allaient.On est partis avec des chevaux, mon grand-père étant cultivateur. On avait emporté du matériel, des meubles dans des charrettes. Mon grand-père avait fait une cage au-dessous de la charrette pour y mettre des poules. Maman conduisait la C4 et, faute de carburant, on l'a attachée derrière la charrette pour la tracter. En chemin, on a été mitraillé et le pont de Giens a sauté. On a eu juste le temps de passer, sinon on aurait sauté avec. On nous a dit d'aller à Giens car on ne pouvait aller n'importe où. Les Allemands nous doublaient ! Quand j'y pense, c'était incroyable. Mon père était soldat en 1940 dans le Train-Auto à Etain dans la Meuse, mais comme il avait des problèmes au cœur, il a été réformé. Il est donc revenu, sans quoi, il aurait sans doute été fait prisonnier. Il est rentré aux Ponts et Chaussées à Betz situés après le pont SNCF sur la route d'Acy (avant, il était mécanicien à la sucrerie de Vauciennes). Il avait un atelier de réparation, une forge.

L'OCCUPATION :

Les Allemands faisaient des manoeuvres dans les pâtures. Un jour mon père, qui était F.F.I. avec M.Triboulet, avait récupéré des balles et en avait plein les poches. Il n'aurait pas fallu qu'ils se fassent attraper avec ça ! A Bargny, les Allemands ne faisaient que passer, il n' avait pas de cantonnement.

On n'a pas trop manqué durant cette période, comme c'était le cas en ville. Des Parisiens venaient jusqu'ici, en vélo chercher des pommes de terre. Ils nous donnaient de la saccharine contre des pommes de terre, on faisait du troc. On avait des tickets de rationnement pour l'alimentation, les vêtements...

A Bargny, le maire était M.Triboulet, un ancien de 14-18 qui n'aimait pas les « Fridolins ». A la mairie, un panneau en Allemand indiquait « Burgmeister ». Mon grand-père aussi avait fait 14-18, 7 ans d'armée : 3 ans d'active et 4 ans de guerre !. Mon père* quant à lui, n'a pas fait le S.T.O., mais il avait la trouille d'être réquisitionné. Il avait dit aux gendarmes avec qui il était bien, de le prévenir si on venait le chercher. Il se serait alors sauvé par les bois derrière les Ponts et Chaussées. Cependant, on nous a réquisitionné des chevaux, il fallait les amener à Betz à la grille du château. Celui qui en avait 5 ou 6, on lui en prenait 1. Celui qui en avait 10, on lui en prenait 2. Ils étaient ensuite emmenés pour tirer les canons. Mon grand-père n'était pas content, déjà qu'on en avait perdu un durant l'évacuation en forêt de Fontainebleau...

LA LIBERATION (Août 1944-...)

« Quand les Américains sont arrivés, on est descendus sur la place pour les voir passer. C'est Jean Hermant qui nous a prévenu. Les chars arrivaient de Betz et allaient en direction d'Ivors. Olivier Brisset, de Betz était assis sur le devant du char... On a vu passer une vingtaine d'Allemands en vélo. Ils ne savaient plus où aller. Ils se sont arrêtés un moment sous les arbres de la place et sont partis je-ne-sais-où ? Il faisait chaud. Plus tard, il y a eu un capitaine américain qui est resté dans le village de Bargny, il était installé dans une maison de l'actuelle rue de chemin vert chez M.Lavache. Il y avait son bureau. Avant lui, les Américains avaient installé un poste d'observation au sommet du clocher et un bureau dans l'église ! Plusieurs officiers y sont passés. Nous les gamins, on allait les voir et ils nous donnaient des chewing-gums.

Des avions américains mitraillaient des convois allemands sur la RN2. C'étaient des double-queues. Moi, j'avais peur des avions et j'allais me réfugier dans une tranchée derrière la ferme. On avait mis des ballots de paille dessus. Sur la route d'Ivors, il y avait des tas d'obus. Les prisonniers les chargeaient dans des camions américains et allaient les faire sauter dans le blockhaus du Bois de Lévignen. Ça sautait pendant deux ou trois jours. Ils enlevaient les douilles vides et remplissaient. Ces munitions au bord des routes, les Américains n'en avaient plus besoin. C'étaient des gros camions, des semi-remorques.

Des prisonniers allemands sont venus nettoyer le cimetière de Bargny, gardés par d'anciens prisonniers français. A la maison, il y avait une carte au mur que l'on punaisait au fur et à mesure de l'avancée des Américains.

Pas mal de Résistants fabriquaient des pointes pour crever les pneus, c'était pas toujours marrant. Un jour à Gondreville, ils se sont fait attrapés et ont du réparer les pneus. Il y avait pas mal de pseudos FFI..

Les avions américains jetaient des poèmes, des chansons (le Courrier de l'Air), des petits bouquins, ils envoyaient des bandes de papier aluminium pour brouiller les messages. Ils jetaient aussi des réservoirs de 1000 litres lorsqu'ils venaient de bombarder l'Allemagne. Ils se délestaient et ça tombait dans les champs. Certains en ont récupéré, puis découpé pour en faire des barques rondes. Parfois, il y avait une vingtaine d'avions qui passaient, ça faisait un de ces vacarmes, surtout la nuit. Les bombardements de la région parisienne illuminaient le ciel jusqu'ici.

Un avion allemand s'est fait mitraillé et s'est écrasé sur la route d'Ivors, à gauche avant le croisement. Le lendemain, on est allé voir. Il y avait des corps et même que le chien du cousin a bouffé une cervelle !"

Propos recueillis le 20 Octobre 2017.

* Le père de Pierre GARNIER s'appelait aussi Pierre GARNIER. Quelques documents relatifs à sa guerre sont présentés en fin d'article.

 

Un char américain à Bargny. Photo J.Hermant

Un char américain à Bargny. Photo J.Hermant

Documents ayant appartenu à Pierre GARNIER père. Fonds Garnier
Documents ayant appartenu à Pierre GARNIER père. Fonds Garnier

Documents ayant appartenu à Pierre GARNIER père. Fonds Garnier

Un document exceptionnel émanant de l'Ortskommandantur de Lévignen. Coll. famille Garnier

Un document exceptionnel émanant de l'Ortskommandantur de Lévignen. Coll. famille Garnier

Traduction de l'Allemand:

"Le soldat français Garnier, Pierre, né le 10. 01.1909 à Jgny-le-Gard, résidant à Bargny, s'est présenté le 05.07.40 à la "Kommandantur" locale. Il a été renvoyé dans son village d'origine. Il a en effet été renvoyé de l'armée française le 09.01.40 en raison d'un grave problème cardiaque."

Un grand merci à Mme MAUMUS pour la traduction.

L'Equipe AEC

Autre personnalité de Bargny faisant partie de la famille de Laetitia:

Marcel LAMBERT. La famille de Laetitia a conservé de ses ancêtres cultivateurs à Bargny d'autres documents qu'elle propose à l'AEC

Livret militaire et fascicule de mobilisation de Marcel LAMBERT de Bargny
Livret militaire et fascicule de mobilisation de Marcel LAMBERT de Bargny
Livret militaire et fascicule de mobilisation de Marcel LAMBERT de Bargny

Livret militaire et fascicule de mobilisation de Marcel LAMBERT de Bargny

Coll. Famille Garnier

Coll. Famille Garnier

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4 juillet 2018 3 04 /07 /juillet /2018 18:09

Il y a cent ans jour pour jour (le 1er Juillet 1918) était tué sur les hauteurs de Bourneville (commune de Marolles) Lucien VOISINE, soldat maître pointeur au 338ème Régiment d'Artillerie Lourde. Le jour même, il était enterré dans le cimetière communal de Thury-en-Valois. Pour commémorer le centenaire de sa mort et lui rendre hommage, une cérémonie était organisée par la municipalité avec les descendants de Lucien Vosine venus spécialement d'Anjou pour l'occasion. Après une brêve cérémonie au monument aux morts, le cortège se dirigea vers le cimetière où M.le Maire de la commune Pierre Quelven fit un discours, suivi par celui, très émouvant, de M.Voisine sur la tombe même de son aïeul. Il fit allusion aux correspondances retrouvées dans la famille, écrite par un camarade de régiment de Lucien, un dénommé Jean COCHET destinées à sa famille et faisant état de sa mort. Un bel hommage en présence de personnalités locales et d'anciens élèves de l'AEC dont Grégory devenu vice-président de la section des Anciens Combattants de Mareuil, d'Eva qui a procédé au dépôt de gerbe au monument aux morts. Un bel hommage à ce soldat et, comme l'a rappelé son descendant, il s'agit bien à travers lui, d'un hommage à tous les soldats tombés durant la Grande Guerre.

Fiche "Mémoire des Hommes"  et portrait de Lucien VOISINE
Fiche "Mémoire des Hommes"  et portrait de Lucien VOISINE

Fiche "Mémoire des Hommes" et portrait de Lucien VOISINE

Eva et M.Quelven, maire de Thury déposent une gerbe au monument aux morts.
Eva et M.Quelven, maire de Thury déposent une gerbe au monument aux morts.

Eva et M.Quelven, maire de Thury déposent une gerbe au monument aux morts.

Centenaire de la Grande Guerre. THURY-EN-VALOIS rend hommage au soldat Lucien VOISINE mort le 1er Juillet 1918
Centenaire de la Grande Guerre. THURY-EN-VALOIS rend hommage au soldat Lucien VOISINE mort le 1er Juillet 1918
Centenaire de la Grande Guerre. THURY-EN-VALOIS rend hommage au soldat Lucien VOISINE mort le 1er Juillet 1918
Centenaire de la Grande Guerre. THURY-EN-VALOIS rend hommage au soldat Lucien VOISINE mort le 1er Juillet 1918
La cérémonie au cimetière.
La cérémonie au cimetière.
La cérémonie au cimetière.

La cérémonie au cimetière.

Discours de M.Voisine sur la tombe de Lucien.
Discours de M.Voisine sur la tombe de Lucien.

Discours de M.Voisine sur la tombe de Lucien.

Centenaire de la Grande Guerre. THURY-EN-VALOIS rend hommage au soldat Lucien VOISINE mort le 1er Juillet 1918

DEPARTEMENT DE L’OISE

ARRONDISSEMENT DE SENLIS

CANTON DE NANTEUIL LE HAUDOUIN

COMMUNE DE THURY EN VALOIS

 

 

Hommage à M. Lucien VOISINE

Mort pour la France le 1er juillet 1918

 

 

INVITATION

Dimanche 1er juillet 2018

 

 

Madame, Monsieur,

 

J’ai l’honneur de vous inviter à rendre hommage à M. Lucien VOISINE en ce jour du centième anniversaire de son décès.

 

Le soldat Lucien VOISINE - maitre pointeur a été tué au combat dans le bois de Bourneville le 1er juillet 1918 et sa sépulture se trouve dans notre cimetière communal.

 

Vous êtes invités à participer à cette cérémonie du souvenir en présence de sa famille, ainsi que de M. Charles MENU – Président cantonal des Anciens Combattants.

 

 

Programme :

  1. H 00 :    Hommage Souvenir au Monument aux Morts de Thury en Valois

11 H 15 :   Défilé vers le cimetière

11 H 30 :   Présentation aux drapeaux sur la sépulture du soldat Lucien VOISINE.

11 H 45 :   Pot de l’amitié offert par la commune de Thury en Valois à la mairie

 

 

Fait à Thury en Valois le 18 juin 2018     

 

Le Maire – Pierre QUELVEN                      

Oise-Hebdo du 4 Juillet 2018

Oise-Hebdo du 4 Juillet 2018

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4 juillet 2018 3 04 /07 /juillet /2018 17:47

Lundi 2 Juillet, le club Théâtre se produisait une dernière fois. La plupart des élèves de la troupe ont répondu présents pour cette journée d'adieux aux planches sous un soleil et une chaleur caniculaires. Pour la dernière les élèves ont répété leur rôle à l'abri de voyageurs de l'ancienne gare de Betz grâce à l'Association "Vieilles Pierres et Culture" qui en est désormais propriétaire.

La chaleur a poussé les élèves a trouver de l'ombre à proximité de la gare sur la voie verte. Une fois quelques réglages de texte réalisés, le groupe s'est mis en route pour une petite balade pédestre sur la dite voie verte pour rejoindre Macquelines où le pique-nique était prévu. C'est dans un jardin privé et avec l'aimable autorisation de la propriétaire que le groupe a pu trouver un coin d'ombre pour le repas.

Avant, le retour au collège, passage obligé au lavoir pour montrer les travaux de mise en valeur réalisé par l'AEC aux élèves n'en faisant pas partie.

A 15h, les élèves sont prêts pour une ultime représentation dans le forum du collège devant un public composé d'élèves et d'enseignants.Les saynètes sont jouées une dernière fois non une certaine émotion, un moment qui clôt une année de travail. Un goûter termine cette journée riche et une scolarité pour les collègiens de 3ème qui partent alors vers d'autres aventures.

Encore bravo à eux et bon vent à tous.

L'Equipe AEC

Dernières répétitions à l'ombre.
Dernières répétitions à l'ombre.

Dernières répétitions à l'ombre.

A l'encadrement Mmes KOUKI et BROISSARD, MM.ABRAN et BROISSARD
A l'encadrement Mmes KOUKI et BROISSARD, MM.ABRAN et BROISSARD

A l'encadrement Mmes KOUKI et BROISSARD, MM.ABRAN et BROISSARD

Le pique-nique sous une chaleur accablante.

Le pique-nique sous une chaleur accablante.

La dernière au collège en habit. Bonjour la chaleur!
La dernière au collège en habit. Bonjour la chaleur!

La dernière au collège en habit. Bonjour la chaleur!

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28 juin 2018 4 28 /06 /juin /2018 14:39

C'est avec émotion que nous avons appris que le ballon- hommage au soldat François Viboud lâché par Rose lors de la cérémonie du Centenaire à Marolles du 2 juin a été retrouvé dans la région de... Verdun! Tout un symbole. En effet, des personnes l'ayant retrouvé en ont informé la directrice de l'école de Marolles et lui ont fait parvenir de la documentation sur leur région.

Une belle histoire, une émouvante anecdote.

L'Equipe AEC

Des nouvelles de Marolles. On a retrouvé le ballon-hommage au soldat VIBOUD
Des nouvelles de Marolles. On a retrouvé le ballon-hommage au soldat VIBOUD
La fiche Mémoire des Hommes de François VIBOUD

La fiche Mémoire des Hommes de François VIBOUD

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28 juin 2018 4 28 /06 /juin /2018 14:35
Sur les 19 élèves inscrits à l’AEC, 6 d’entre eux ont choisi un sujet relatif au projet à l’oral ou à l’oral blanc:
Rose: Itinéraire de son ancêtre déporté: Gaston POIRET
François: les commémorations
Laetitia: le lavoir: AEC/Club Théâtre
Antoine: le voyage en Normandie
Carla: l’AEC
+ Elia: le club Théâtre
Grâce à eux, l'AEC entre pleinement dans l'épreuve orale du DNB, qu'il s'agisse du Parcours Artistique et Culturel ou du Parcours Citoyen.
 
Un grand bravo à eux et tous nos voeux de réussite!
L'Equipe AEC
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28 juin 2018 4 28 /06 /juin /2018 13:11

Mercredi 27 Juin 2018 avait lieu à l'Atelier CANOPE de Beauvais l'inauguration de l'exposition "L'Oise au coeur du dénouement" mettant en scène le Centenaire de notre département à travers le travail de nombreux établissements. 

En présence de M.le Préfet, de l'Inspection Académique, des autorités départementales, M.Bonnard, directeur de l'Atelier Canopé a rappelé le sacrifice consenti par le département de l'Oise durant la Grande Guerre et félicité les initiatives pédagogiques ayant abouti à cette exposition. Celle-ci composée de panneaux commentés par les enseignants référents présente le conflit sous différents angles de vue. Pour ce qui est de l'AEC, le choix s'est porté sur la thématique des ARCHIVES. Grâce au fonds d'archives 1914-1918 découvert à la mairie de Cuvergnon, les élèves ont pu découvrir la vie de la commune durant le conflit et ont pu être initié aux travail d'archives. Nous vous proposons de découvrir le panneau consacré à l'AEC ainsi que l'article complémentaire sur le Web magazine du site de la DSDEN: le Madmagz.

Encore bravo aux élèves qui vont être récompensés de l'attestation de VEILLEUR DE LA MEMOIRE par l'Inspection d'Académie

L'Equipe AEC

Le panneau d'exposition

Le panneau d'exposition

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28 juin 2018 4 28 /06 /juin /2018 10:50

Dans le cadre de l'AEC et du travail de mémoire, Rose nous propose de découvrir le destin de Gaston POIRET son arrière-arrière grand-père qu'elle appelle affectueusement Pépé Gaston. Ce travail d'historienne, Rose l'a conçu comme un hommage mais aussi comme passage de témoin au sein de sa famille. Un travail que Rose a présenté à son oral de Brevet dans le cadre de son Parcours Citoyen. Un grand bravo à Rose et à sa famille qui conserve précieusement ce patrimoine. Un exemple et un appel aux jeunes générations à se pencher sur leur histoire familiale.

FELICITATIONS

Prochainement: l'hommage rendu par Laetitia à ses ancêtres de Bargny...

L'Equipe AEC

 Biographie de Gaston Poiret

 

  1. L’identité

Gaston Poiret est né le 24 mars 1900 à Allery dans la Somme, il vit la première guerre mondiale mais n’y est pas envoyé car il est encore trop jeune. Il épouse Yvette Galhaut en 1924, puis Yvette donne naissance à leur premier enfant, Arlette Poiret (mon arrière-grand-mère) en novembre 1924, puis Liliane Poiret en décembre 1926, Giselle Poiret en juin 1929, Gérard en 1934 et enfin Danièle en juin 1940. En 1933, il est victime d’un accident de chasse et suite à cela, il est resté invalide du bras gauche. Il n’a pas été appelé pour la seconde guerre mondiale car invalide et père de famille nombreuse.

  1. L’occupation

Gaston a très mal vécu l’Occupation, comme de nombreux Français. Il était communiste et beaucoup de communistes sont entrés dans la résistance, à cause de cela ils étaient dénoncés et déportés. Un jour de 1939 qu'il revenait d’Amiens, les Allemands ont bombardé Allery à un endroit où heureusement il n’y avait pas de maison. Lui et sa famille sont partis à pied dans la nuit pour rejoindre Laval. Quand ils sont arrivés à destination, les Allemands y étaient déjà et leur ont intimé l’ordre de repartir chez eux.

  1. Royallieu

Un jour de 1941, Pépé a pris son fusil et a attendu caché sur le bord d’un chemin que Mr D, l’un des plus gros tisserand d’Allery, passe. Il le guettait car celui-ci l’avait dénoncé aux autorités comme opposant politique. Quand vint le moment de tirer, il repensa qu’ils avaient le même âge et avaient été à l’école ensemble et n’eut pas le cœur de tirer. Trois jours plus tard, Pépé était envoyé  au camp de transit de Royallieu où il resta jusqu’en mars 1942. Dans ce camp, ont transité des personnes connues tel que Robert Desnos (1900-1945), poète français des années 30, qui n’avait pas les mêmes idées que le régime Hitlérien comme la plupart de ses confrères. Celui-ci n’a pas eu autant de chance que Pépé, il a été déporté dans un camp de concentration où il est mort.

  1. Les objets

Pendant son internement, Gaston a confectionné avec des morceaux de bois et un barreau de lit plusieurs objets tout en sachant qu’il était invalide : des boites, un rond de serviette, un chausson, une chaîne avec un boulet… Pour moi et ma famille, ces objets sont la prunelle de nos yeux et encore plus pour ma grand-mère qui était très proche de son grand-père. Ma grand-mère n’a pas souhaité donner les objets au mémorial et ne le fera pas de son vivant même si elle sait que beaucoup de gens seraient intéressés de voir ce travail. Nous, les descendants, nous prendrons peut-être la décision de les confier au mémorial pour que le travail de mon arrière arrière grand père soit reconnu et admiré.

Le camp de Royallieu est maintenant transformé en mémorial qui peut être visité. Nous l’avons visité en famille, il est très intéressant. Pour ce qui est de l’oral, moi j’ai pris plaisir à le faire. J’ai beaucoup aimé retracer le parcours de mon arrière-arrière-grand-père car c’est avant tout un travail de mémoire et de transmission familiale.

                                                                 ROSE D.  2017-2018

 

Carte d'interné politique de Gaston POIRET

Carte d'interné politique de Gaston POIRET

Correspondance de Gaston ou à destination de Gaston Poiret au camp de Royallieu (Frontstalag 122)
Correspondance de Gaston ou à destination de Gaston Poiret au camp de Royallieu (Frontstalag 122)
Correspondance de Gaston ou à destination de Gaston Poiret au camp de Royallieu (Frontstalag 122)

Correspondance de Gaston ou à destination de Gaston Poiret au camp de Royallieu (Frontstalag 122)

Les objets confectionnés par Gaston au camp de Royallieu. Coll. particulière.

Les objets confectionnés par Gaston au camp de Royallieu. Coll. particulière.

Détails des objets: rond de serviette, bague, pot...
Détails des objets: rond de serviette, bague, pot...
Détails des objets: rond de serviette, bague, pot...

Détails des objets: rond de serviette, bague, pot...

La médaille d'interné de Gaston

La médaille d'interné de Gaston

Témoignage émouvant du passage de Gaston au Frontstalag 122: son nom inscrit sur la vitre du Mémorial.

Témoignage émouvant du passage de Gaston au Frontstalag 122: son nom inscrit sur la vitre du Mémorial.

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13 juin 2018 3 13 /06 /juin /2018 10:01

Cette année, l'AEC ayant remis en valeur un lavoir, les élèves n'ont pas eu l'occasion de travailler sur un blockhaus. C'est désormais chose faite! En effet, vendredi dernier, le groupe était réduit à 6 élèves du fait d'un voyage scolaire en Autriche et d'un groupe libéré de cours.L'occasion était alors donnée d'aller faire un peu d'entretien sur le bloc antichar le plus près du collège sur la route de Macquelines. Au programme, évacuation des déchets et gravas balancés par les personnes malveillantes par la goulotte d'aération située sur la dalle, démoussage des murs. Le tout par une après-midi ensoleillée ponctuée bien sûr par le traditionnel goûter.

L'Equipe AEC

Ambiance décontractée...

Ambiance décontractée...

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7 juin 2018 4 07 /06 /juin /2018 20:09

Vendredi 1er Juin; veille de la représentation à Marolles le Club théâtre a pu répéter les saynètes à Betz, précisément à l'abri situé derrière l'ancienne gare. Cet abri en ruine, propriété de l'Association "Vieilles pierres et patrimoine" est un endroit idéal pour jouer les saynètes et en particulier celle du départ à la guerre.Par son caractère détruit, il évoque des affres de la guerre.

Le club théâtre remercie chaleureusement Mme De la Oliva pour son accueil.

L'Equipe AEC/Club Théâtre

Les saynètes de la représentation de Marolles: le making off.
Un abri de voyageurs transformable en lavoir!
Un abri de voyageurs transformable en lavoir!
Un abri de voyageurs transformable en lavoir!

Un abri de voyageurs transformable en lavoir!

Les saynètes de la représentation de Marolles: le making off.
Les saynètes de la représentation de Marolles: le making off.

Les discussions se suivent les unes après les autres alors que tous les protagonistes sont sur scène. Les différents duos échangent au fur et à mesure, si possible éclairage sur couple qui parle. (Scènes d’adieux à la gare, les garçons dans le wagon, et le lavoir avec les filles).

                                                                     Scène 1

 

Echange entre Henri et Marceau :

 

Arrivée des deux amis : Henri est confiant alors que Marceau est nerveux, stressé, il sait ce qui l’attend. Henri est fier de représenter la France mais appréhende tout de même les combats. Marceau, qui était en permission, traîne des pieds, est crispé, et prend de grandes inspirations. Il est très angoissé car connaît déjà les tranchées.

Henri : regarde son ami Eh bah… T’as une p’tite mine ? Ca va pas ?

Marceau : prend une grande inspiration, n’écoute pas tellement son ami. Humm… Oui… Oui… S’accroche à son sac, les yeux dans le vide.

Henri : T’façon, on y va, on la gagne, et on rentre !

Marceau : s’étrangle à moitié en déglutissant, tu sais pas de quoi tu parles ! sèchement.

Blanc gênant

Henri : Ah… D’accord… Si tu l’dis…

Marceau : se racle la gorge, passe la main derrière la nuque. Et sinon t’es de quel régiment ?

Henri : Je suis du 54ème.

Marceau : Ah oui… Ouais… c’est vrai.

Blanc

Henri : T’inquiète pas ! Une fois là-bas, on r’trouve les copains, on met une bonne raclés à ces boches et on rentre fêter ça !

Marceau : soupirs, J’espère que tu as raison ! Lui donne une tape dans le dos et le train arrive.

 

Dialogue entre Gaston et Léonie.

Gaston semble pensif, nostalgique….

Gaston : Tu es sûr d’y arriver toute seule ? d’un ton assuré.

Léonie : Mais oui ne t’inquiète pas ! Je suis forte tu sais !

Gaston : Oui, je le sais mais j’ai peur pour toi et les enfants.

Léonie : Il ne faut pas que tu t’inquiètes pour nous. Et puis la guerre ne va pas durer longtemps.

Gaston : ça fait trois ans qu’on nous dit ça mais le massacre ne s’est toujours pas arrêté…

Léonie : Je sais, il ne faudra pas baisser les bras, elle se finira bien un jour cette guerre.

Gaston : J’ai tellement peur de ne pas vous revoir…

Léonie : On pensera tellement fort à toi que tu le ressentiras à chaque minute ! Tiens prends ce collier, c’est un souvenir de famille.

Gaston : Merci mon amour ! Tu as raison ! Je le regarderai à chaque fois pour me donner la force de combattre et vous revenir sain et sauf !

 

 

Dialogue Marie et Eugène

 

Eugène et Marie marchent vers la gare, côte à côte…

Eugène : Mais qui va gérer notre boulangerie en mon absence ? l’air grognon.

Marie : Bah c’est maman évidemment ! Puis Augustine est là pour s’occuper de la caisse ! Alors ne t’en fais pas !

Eugène : J’espère qu’elle va bien s’occuper de la boulangerie !

Marie : Mais arrête ! Tu t’inquiètes plus pour ta boulangerie que pour ta propre vie !

Eugène : J’ai confiance en mes compagnons de combat ! C’est la France qui sortira victorieuse de cette guerre ! fier.

Marie : Tu n’as pas changé !

Eugène : C’est de famille ! Et puis n’oublie pas de vérifier les comptes, les commandes et que tout soit fait, que…

Marie : qui l’interrompt excédée, Stop ! Stop ! J’ai compris Eugène ! Aie confiance en nous et concentre-toi sur ton objectif !

 

 

Dialogue Pierre et Eugénie Chopin

 

Eugénie pleure pendant que Pierre essaie de la rassurer en rigolant de ce qui pourrait lui arriver. Il essaie de dédramatiser afin de rassurer Eugénie.

Pierre : Ne t’inquiète pas Eugénie, je reviendrai peut-être avec quelques morceaux en moins, en lui tapotant le bras. Allez, souris un peu !

Eugénie lève la tête et le regarde avec incompréhension puis se remet à pleurer de plus belle.

Eugénie : Je ne veux pas que tu partes…

Pierre : Ce n’est pas une question ! Je suis obligé !

Eugénie : Et si tu meurs là-bas ? Tu as pensé à nous ? A moi ?

Pierre : Mais ne t’inquiète pas ! Ca va bien se passer. A la fin de la guerre, je serais de nouveau avec toi et nous vivrons notre vie, pleinement comme si rien ne s’était passé…

Eugénie : Le fait que tu rentres à la maison, je n’en doute pas, je te parle de notre vie à deux. Nous sommes déjà mariés et il nous reste du temps à passer ensemble… Mais nous ne savons pas quand la guerre se terminera et peut-être qu’après je serais trop vieille…

Pierre : Trop vieille pour quoi ?

Eugénie : Hésite un moment… Pour avoir un enfant !

Pierre : Mais on en a déjà parlé ! Tu connais mon avis là-dessus !

Pierre reste bouche-bée et choqué de cette annonce et ne dit pas un mot jusqu’à l’arrivée du train où il rentre sans se retourner en laissant Eugénie en pleurs.

 

 

Le chef de gare siffle et annonce le départ imminent du train.

 

 

 

Scène 2.

 

Tout le monde est dans le wagon et Eugène arrive et remarque son ami Gaston.

Eugène : GASTON !!!!!

Gaston : Ohhhh Eugène !!!! ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu !

Henri : Qui est -ce ?

Gaston : C’est Eugène, un vieil ami.

Marceau : Alors, vous êtes tous mobilisés au 54ème ?

Henri : Oui, mais nous les gars de la ferme, on aura j’espère une perm’ supplémentaire !

Gaston : T’as raison, Pierre Garnier de Bargny l’a eu en 16.

Marceau : Moi, j’espère que je ne vais pas retourner au feu…

Eugène : Avec un peu de chance, l’épicier, tu seras à la popotte.

Pierre : En tout cas, après Compiègne, c’est sûr, on s’ra tous séparés.

 

Eugène, Pierre, Gaston, Henri et Marceau sont dans le wagon.

 

Henri : J’espère qu’on arrivera bientôt pour pouvoir mettre une bonne raclée à ces boches. (enjoué)

Marceau : Henri, calme-toi ! La guerre c’est pas ce que tu crois, cela peut vite se compliquer. Il ne faut pas partir vainqueur, on ne sait jamais de quoi l’ennemi est capable. (peu rassuré)

Henri : Oh, t’inquiète pas ! Ils verront bientôt qu’on est aussi imprévisibles ! Je suis sûr qu’on va la gagner cette guerre !

Eugène : T’façon, on est plus fort que ces boches !

Marceau : Henri, de toute façon, vous verrez bien ce qui se passe là-bas !

Pierre :  C’est si horrible que ça ?

Gaston : Evidemment que ça doit être horrible !

Marceau : C’est l’endroit le plus horrible que vous connaîtrez ! Ne pensez pas que la guerre va se terminer quand on arrivera ! ça fait déjà quatre ans que ça dure ! La guerre n’est pas finie !

Silence…

Eugène : Et… Et sinon, vous faites quoi dans la vie ?

Henri : Je travaillais dans les champs avec mon père. Pour une fois, j’vais voir aut’chose que des champs !

Pierre : J’travaille comme apprenti forgeron. En tout cas, j’ai vu plein d’armes passer !

Gaston : Moi, j’travaille à la ferme et j’compte bien rentrer le plus vite possible à la maison et voir ma femme et mes enfants.

Eugène : Bah, moi , j’espère juste que quand je r’viendrai ma boulangerie n’aura pas fait faillite.

Gaston : Ahhh… Les femmes ! (ils ricanent tous).

Henri : Bah moi j’aimerais bien avoir une p’tite femme ! Manger des bons p’tits plats bien préparés, rentrer le soir et qu’elle soit aux p’tits soins avec moi !

Eugène : Ahhh, t’as bien raison ! Moi aussi mais j’aimerais quand même pas laisser môman toute seule !

Marceau : Vous rêvez trop ! On reviendra peut-être plus…

Eugène : Ouais… mais j’veux quand même pas laisser môman toute seule…

 

 

Scène 3 :

 

Le Lavoir, lieu de rencontre et d’échanges… Les femmes s’y retrouvent pour mêler l’utile à l’agréable et passer un bon moment… La scène s’ouvre sur le dialogue entre Augustine, Suzanne et Léonie.

 

Dialogue entre Augustine et Suzanne puis intervention de Léonie.

Suzanne et Augustine lavent leur linge en discutant des nouvelles du village.

Augustine : Tu n’imagines pas ce que je viens d’apprendre ? Je parie que le maire a une maîtresse ! Je l’ai vu hier dans la soirée, pour ne pas qu’on le voit sûrement, acheter deux bouquets différents.

Suzanne : Mais ça veut rien dire, il a peut-être acheté un bouquet pour sa femme et l’autre pour sa sœur…et maintenant que t’en parles, je me rappelle avoir vu le maire rentrer chez lui un soir, l’air inquiet et la chemise légèrement défaite.

Augustine : J’en étais sûre, mon instinct ne me trompe jamais ! Je me demande tout de même qui est sa maîtresse. Et à part ça, qu’as-tu de croustillant à me raconter ?

Suzanne : Je ne devrais peut-être pas le dire tout de suite mais je pense que je suis enceinte !

Léonie : Non ! Mais c’est merveilleux !

Augustine : Oh ! Depuis combien de temps tu le sais ?

Suzanne : Cela doit faire deux mois. J’ai du retard et des nausées. Je suis tellement pressée de l’annoncer à Albert !

Léonie : Comment tu vas t’y prendre ?

Suzanne : Je ne sais pas mais je pense attendre son retour. C’est la meilleure façon. Bon, je reviens je vais chercher du savon.

 

Suzanne s’éloigne alors pour récupérer du linge… Léonie et Augustine en profitent alors pour divulguer ces informations secrètes pendant que les autres parlent.

 

[Les autres échanges se font et c’est alors que Suzanne revient en pleurant et l’échange collectif débute.]

 

Esther arrive près de Thérèse

Esther : Ça va tu tiens le coup ?

Thérèse : Oui ça va.

Esther : ton père est au front ?

Thérèse : Non, il est mort mais c’est mon frère vient de partir. Et toi ?

Esther : Moi c’est Esther. Je suis venue me réfugier chez ma grand-mère car mon mari est alsacien, j’ai un enfant et….

Yvonne : Esther ! Arrête de papoter ! Ta mère t’a donné des mains c’est pas pour rien ! Mais c’est pas possible d’être aussi empotée ! TRAVAILLE !

Esther : Oui, mamie !

Entrée de Rose qui s’installe dans un coin à coté de Thérèse et Esther.

Esther : Tu t’appelles comment ? C’est la première fois que tu viens ?

Rose : Je m’appelle Rose… Oui, c’est la première fois que je viens, dit elle la gorge serrée

Esther : Moi, ma grand-mère m’accueille le temps que tout se calme. Et toi ?

Rose : Mon père est parti et je dois m’occuper de mes frères et sœurs.

Rose aperçoit Thérèse.

 

Echange entre Marie et Eugenie.

Eugénie arrive avec du linge.

Marie : Comment tu vas ?

Eugénie : Ca va et toi, Marie?

Marie : Plutôt bien.

Eugenie : Tu as encore tout ce linge à nettoyer ?

Marie : Oui, figure-toi que je dois faire toutes les tâches ménagères car ma mère s’occupe de la boulangerie de mon frère.

Eugénie : Et as-tu eu des nouvelles de ton frère dernièrement ?

Marie : Je n’en ai eu que très peu mais je suis sûre que tout va bien pour lui. Et toi, ton mari ?

Eugenie : Il m’a envoyé une lettre en m’expliquant que la vie sur le front n’était pas tous les jours facile.

Marie : Et tu es inquiète ?

Eugénie : Je suis inquiète, oui, mais j’ai entièrement confiance en Pierre. C’est un battant mon mari !

Marie : Je suis sûre que tout ira bien pour lui. J’ai aussi confiance ! Pierre et Eugène vont nous revenir sains et saufs. Ils sont courageux.

Eugénie : Oui, tu as raison.

Marie : Sinon faut que je te dise, j’ai l’impression que ma mère perd pied. Elle parle au fantôme de mon père. Elle se lève et prends du linge.

Eugénie : Pauvre femme.

Marie : Elle se trompe aussi en rendant la monnaie aux clients…

Eugénie : Elle est sûrement encore plus perturbée par le départ de ton frère.

Marie : Sûrement, j’ai peur pour elle. Des fois, je l’entends pleurer la nuit… ça me fend le cœur. En plus, on doit déjà envoyer la moitié du pain au front, on ne peut pas se permettre de perdre de l’argent, sinon on ne pourra plus s’approvisionner en farine.

Eugénie : C’est pareil pour nous avec le cresson. Heureusement que le père Margottet est là pour nous aider !

 

Après ces discussions, le dialogue se fait collectif…

 

Augustine : stoppe toutes les discussions et prend la parole. Ecoutez toutes, s’il vous plaît ! On a une grande nouvelle à vous annoncer !

Léonie : Suzanne est enceinte ! air indigné.

Rose : Oh, mais c’est merveilleux, une nouvelle tête au village ! Mais, ils n’étaient pas mariés avec Alb…

Yvonne : lui coupe la parole, Quoi ! Comment ça merveilleux ! C’est honteux ! Comment peut-elle encore sortir sans être couverte de honte !

Marie : Mais quand son fiancé rentrera de la guerre, ils se marieront et tout sera arrangé…

Eugénie : Oui mais il fallait y penser avant d’avoir un enfant !

Léonie : Complètement d’accord avec toi. Je savais que Suzanne était sotte mais pas à ce point !

Yvonne : C’est rassurant de voir qu’il y a encore des personnes sensées dans ce village !

Esther : Grand-mère, garde ton calme ! Ce n’est pas si grave ! Ne t’énerve pas comme ça !

Yvonne : Je vois que tu parles toujours sans réfléchir ! Comme quoi il y a des choses qui ne changent pas !

Augustine : Mais les temps changent, vous ne pensez pas qu’il faudrait plutôt l’aider à supporter sa grossesse en l’absence d’Albert !

Thérèse : Oui, je pense aussi comme toi !

Yvonne : Mais vous ne savez pas de quoi vous parlez ! Vous êtes encore bien trop jeunes !

Léonie : Attention Suzanne arrive !

Suzanne arrive en pleurs au lavoir tenant une feuille jaune, tremblante… Elle sanglote, et regarde les femmes avec inconsciemment la main sur le ventre…. Echange de regards entre les femmes. Augustine prend la feuille des mains de Suzanne, la lit et pâlit…

Augustine : Oh ! Silence… la voix entrecoupée… Albert est …. Albert est …. mort !

Yvonne : tricotant … Et voilà ! une gourgandine ! Je l’avais bien dit !

Esther : Ohhhh grand-mère !!! Arrête un peu !! Ce n’est pas le moment !

Léonie : (aparté) soufflant, C’est vrai elle aurait pu s’y attendre !

Yvonne : radotant et tricotant de façon nerveuse, Ca c’est sûr, Ca c’est sûr…

Marie : Mais vous ne voyez pas qu’ça lui fait de la peine ?!

Eugénie : Mais comment elle va faire avec le p’tiot ?

Esther : s’approchant de Suzanne, Toutes mes condoléances, Suzanne.

Rose : T’inquiète pas, si t’as besoin d’aide pour le gamin, suis là.

Yvonne : Mais arrête ! Elle est à blâmer et pas à aider !

Thérèse : Mais elle a quand même un enfant sur le dos !

Yvonne : Eh bien, elle n’avait qu’à avoir plus de pudeur !

Suzanne : Vous avez raison Yvonne et toutes les autres ! Je ne serai pas un fardeau pour vous ! Je quitte le village rapidement et vous n’entendrez plus parler de moi. J’ai fait une erreur et c’est à moi de l’assumer et pas à vous d’en subir les conséquences !

Elle part en pleurant en repoussant Augustine qui tente de la retenir…

                                                                    FIN

 

 

 

LE CASTING:

*Pauline De Oliveira : Esther

* Maïlys Fragneau: Yvonne la grand-mère d'Esther      

* Julie Kasmiersczak : Eugénie/ Augustine   

* Rose Delobelle : Léonie          

* Justine Vergnes : Rose          

* Anaïs Payet: Thérèse                 

* Laëtitia Margottet: Eugénie        

* Clara Hoffmann: Suzanne         

* Theophile Desiles  : Gaston      

* Jules Couvelard: Marceau

* Tristan Duchêne: Henri           

* Elia Segatti : Pierre                   

 *Elie Robert Messager: Henri   

 * Marie Da Silva: Marie

et M.Abran dans le rôle du chef de gare!

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6 juin 2018 3 06 /06 /juin /2018 19:49
Centenaire de la Deuxième Bataille de la Marne 1918 à MAROLLES   AEC et Club Théâtre

Ce samedi 2 Juin 2018, c'est le grand jour à Marolles. En effet, depuis plusieurs mois un week end exceptionnel est organisé pour commémorer le centenaire de la 2ème bataille de la Marne, l'une des dernières offensives de la Grande Guerre qui se déroula pour beaucoup dans le  sud de l'Aisne à quelques pas de Marolles. Cette commune de l'Oise fut un des lieux choisis pour soigner les blessés, notamment au château. Beaucoup de soldats y perdirent la vie et une trentaine d'entre eux reposent au carré militaire situé dans le cimetière communal. 

C'est avec grand plaisir que l'AEC et le Club Théâtre du collège ont été invités par la municipalité à participer aux commémorations du matin et aux festivités de l'après-midi. Un grand merci à monsieur le Maire M.Provost et à M.Christine Clamour pour cette invitation.

Le matin, l'AEC et les acteurs du club Théâtre se sont donnés rdv devant la mairie et l'église. Tous les élèves ont répondu présents. Après la messe, le cortège formé par les associations d'Anciens Combattants, les Elus, les familles descendantes des Poilus, les écoliers de Marolles et les élèves de Betz se sont rendus en cortège au cimetière pour un hommage rendu aux Poilus tombés il y a cent ans à Marolles et les environs.Après le discours du maire, une bénédiction de chacune des tombes a eu lieu par le prêtre. Les élèves ont pu déposer quant à eux une rose sur les tombes et participer au lâcher de ballons. Pour l'AEC, ce sont Rose et François qui ont représenté le groupe. Les familles des Poilus ont été émues par cette cérémonie pour laquelle certaines sont venues de loin et qui a été ponctuée ar le passage d'un avion d'époque.

Après la commémoration, place aux festivités. Un pot de l'amitié a été offert par la commune sous les tilleuls de la place de l'église. Un moment champêtre fort agréable. Puis, les élèves ont pu se restaurer sous les barnums installés à coté de la salle des fêtes. Le buffet a été offert aux enfants par l'équipe municipale.

A 14h30, le moment était venu de la représentation théâtrale dans l'église. En partenariat avec l'Atelier Musical du Valois qui présentait des pièces musicales, les saynètes  travaillées par le club théâtre ont pu être jouées devant un public nombreux. Costumés en habit d'époque, les élèves ont joué trois saynètes ayant pour contexte Marolles en 1918.

La première était une scène de départ à la guerre sur un quai de gare; les jeunes filles venues accompagner leur gars échangent avec eux sentiments, angoisses et conseils.

La deuxième, mettait en scène 5 gars du canton qui se retrouvent dans le compartiment d'un train qui les amène à leur caserne de mobilisation à Compiègne. Là encore, chacun des protagoniste exprime ses sentiments mêlés de joie, d'insouciance, de peur...

La dernière, exclusivement jouée par des filles mettait en scène les femmes du village autour du lavoir communal.

Ce sont les élèves eux-mêmes qui ont écrit les dialogues, réalisé la mise en scène et pour beaucoup choisi et même fabriqué leurs habits. On ne peut que les féliciter de leur travail.

Après cette représentation, le groupe s'est dirigé vers le Foyer Paillusseau pour une deuxième représentation des saynètes, en plein air cette fois. Une nouvelle fois, ils se sont acquitté de leur rôle avec brio.Nous sommes fiers de leur prestation qui constitue un exercice difficile pour des adolescents qui ne font pas de théâtre par ailleurs. Un challenge qui a été relevé avec talent.

Un grand bravo à toute la troupe! Et un grand merci à Mme KOUKI qui a encadré le groupe et fait répéter les élèves toute l'année scolaire durant. Elle peut être fière de ses élèves!

L'Equipe AEC/Club Théâtre

L'Hommage aux Poilus de Marolles 1918
L'Hommage aux Poilus de Marolles 1918
L'Hommage aux Poilus de Marolles 1918

L'Hommage aux Poilus de Marolles 1918

Centenaire de la Deuxième Bataille de la Marne 1918 à MAROLLES   AEC et Club Théâtre
Centenaire de la Deuxième Bataille de la Marne 1918 à MAROLLES   AEC et Club Théâtre
Centenaire de la Deuxième Bataille de la Marne 1918 à MAROLLES   AEC et Club Théâtre
Centenaire de la Deuxième Bataille de la Marne 1918 à MAROLLES   AEC et Club Théâtre
Centenaire de la Deuxième Bataille de la Marne 1918 à MAROLLES   AEC et Club Théâtre
François entre M.Le Maire et M.Le Curé. Rose rend hommage au soldat François Viboud
François entre M.Le Maire et M.Le Curé. Rose rend hommage au soldat François Viboud
François entre M.Le Maire et M.Le Curé. Rose rend hommage au soldat François Viboud

François entre M.Le Maire et M.Le Curé. Rose rend hommage au soldat François Viboud

Marie et Elora deux anciennes de l'AEC présentes à la cérémonie
Marie et Elora deux anciennes de l'AEC présentes à la cérémonie
Marie et Elora deux anciennes de l'AEC présentes à la cérémonie

Marie et Elora deux anciennes de l'AEC présentes à la cérémonie

L'exposition sur le service de santé à la salle des fêtes.

L'exposition sur le service de santé à la salle des fêtes.

La pause méridienne entre cérémonie et théâtre.

La pause méridienne entre cérémonie et théâtre.

Place au théâtre dans l'église de Marolles
Place au théâtre dans l'église de Marolles
Place au théâtre dans l'église de Marolles

Place au théâtre dans l'église de Marolles

La scène du train et du lavoir
La scène du train et du lavoir

La scène du train et du lavoir

Au château de Marolles: le foyer Paillusseau
Au château de Marolles: le foyer Paillusseau

Au château de Marolles: le foyer Paillusseau

Centenaire de la Deuxième Bataille de la Marne 1918 à MAROLLES   AEC et Club Théâtre
Centenaire de la Deuxième Bataille de la Marne 1918 à MAROLLES   AEC et Club Théâtre
Centenaire de la Deuxième Bataille de la Marne 1918 à MAROLLES   AEC et Club Théâtre
La photo de groupe finale.

La photo de groupe finale.

LE CASTING:

*Pauline De Oliveira : Esther

* Maïlys Fragneau: Yvonne la grand-mère d'Esther      

* Julie Kasmiersczak : Eugénie/ Augustine   

* Rose Delobelle : Léonie          

* Justine Vergnes : Rose          

* Anaïs Payet: Thérèse                 

* Laëtitia Margottet: Eugénie        

* Clara Hoffmann: Suzanne         

* Theophile Desiles  : Gaston      

* Jules Couvelard: Marceau

* Tristan Duchêne: Henri           

* Elia Segatti : Pierre                   

 *Elie Robert Messager: Henri   

 * Marie Da Silva: Marie

et M.Abran dans le rôle du chef de gare!           

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