Julien est un ancien de l'AEC de la saison 6 (2011-2012). Depuis, il est est resté un fidèle du projet, qu'il suit régulièrement alors que les études l'occupent et qu'il a déménagé.Sa fidélité, ce sont aussi des visites lorsque son emploi du temps le lui permet sur les chantiers de rénovation des blockhaus ou lors de commémorations. Depuis tout ce temps, Julien a continué à s'intéresser à l'histoire, celle qu'aime l'AEC à savoir ces parcours personnels et familiaux. Ce sont quelques documents" tirés du tiroir" confiés par son grand-père que nous livre aujourd'hui Julien. Ces papiers de familles, aux infos éparses, Julien en a retracé une tranche de vie. Un exercice d'apprenti historien que l'AEC s'emploie à développer auprès des élèves.
Merci à Julien pour ce travail de mémoire, pour ce bel hommage à ton aïeul et merci pour ta fidélité à l'AEC sans cesse renouvelée.
L'Equipe AEC
Mon arrière grand-père s'appelait Louis Emmanuel COYEZ
Il est né le 11 avril 1909 dans le petit village de Boussières-en-Cambrésis dans le Nord près de Cambrai. Ses parents étaient Amédée Coyez et Florentine Lasselin. Durant la Grande Guerre, avec l'occupation allemande, Louis n’a pas eu de scolarité suivie et n’a donc pas passé d'examen comme le certificat d'études qui fut remplacé par une estimation des connaissances.
Après une scolarité éphémère, il est embauché à l’usine de tissage de Boussières. Très vite passionné de mécanique, il est chargé dans cette usine de l'entretien et des réparations des métiers à tisser. Ensuite, il quitte cette activité pour devenir mécanicien auto chez Talbot Cambrai avant d’entrer à la SNCF en 1939.
Il faisait partie de la classe 1929, mais il avait été ajourné pour faiblesse. De taille très moyenne (1,62m), c'est un homme aux cheveux châtain clair, aux yeux bleus et au visage long. Il possède un degré d'instruction de 2 correspondant à « sait lire et écrire ».
Il effectue son service militaire en étant incorporé au 94ème R.I. à compter du 15 0ctobre 1930 et est passé en disponibilité un an après le 15 Octobre 1931 avec un certificat de bonne conduite accordé. Il était ajusteur à la SNCF « manœuvre autorail », mais est mobilisé en tant que mécanicien auto au 294ème Régiment d'Infanterie au recrutement de Cambrai, la ville de garnison dont il dépendait. Quand la déclaration de guerre est prononcée, il est mobilisé au dépôt du 62è R.I. à Chartres le 1er Octobre 1939. Il est donc rappelé le 2 Octobre 1939 au centre mobilisateur n°62 à la disposition de la SNCF, puis au 294ème R.I .le 16 Mars 1940. Pendant la guerre, il est donc chauffeur mécanicien au service auto de ce même dépôt.
Au moment de la Débacle de l'armée française, sous la menace d'un officier il doit laisser son camion pour que ce dernier s’évade dans le secteur de Pontarlier. A pied, il passe la frontière suisse à défaut de pouvoir s'évader vers le sud de la France. Il rejoint Interlaken, puis après avoir franchi le col du St Gothard, se retrouve en Suisse italienne à Lugano. C'est là qu’il se lie d'amitié avec quelques Suisses dont il gardera des contacts de nombreuses années après la guerre. Il y est interné du 19 juin 1940 au 26 Janvier 1941. En effet, il est expatrié le 27 Janvier et rentre en France où il sera démobilisé le 4 Avril suivant à Montpellier, vraisemblablement au camp de Montpellier-Villodève. Très vite, il se retire à Paris au 4, rue de l'interne Loeb dans le 13è arrondissement où vit son oncle, car ne pouvant se retirer en zone occupée à Cambrai. Ce n’est que plus tard qu’il rejoint Cambrai avec l’aide des cheminots, caché à bord d'une locomotive.
Lors de sa démobilisation en 1941, il est marié mais n'a pas d'enfant et est toujours domicilié à Boussières au 27, rue de l'église. Il a alors 30 ans.
a vapeur.
D'après ses papiers militaires, il était un très bon chauffeur, consciencieux et apte à faire des réparations.
Julien