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9 novembre 2024 6 09 /11 /novembre /2024 13:09

Ce vendredi, les élèves de l'AEC ont pu découvrir une petite expo sur les enfants pendant la Grande Guerre. Cette expo réalisée par le musée de l'Éducation de Rouen nous est proposée par Mme Gilles, professeure documentaliste au collège, que nous remercions chaleureusement. Ces panneaux montrent combien la guerre s'est emparée de l'enfance sous toutes ses formes (à l'école, dans les jeux etc..) et surtout dans la propagande et le quotidien des enfants. Très intéressante et pédagogique. Nous vous  la proposons de la découvrir en ligne en cliquant sur le lien ci-dessous:

L'Équipe AEC

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9 novembre 2024 6 09 /11 /novembre /2024 12:50

Comme chaque année, les élèves de l'AEC sont à la manœuvre quelques jours avant ou après le 11 novembre pour rendre hommage aux soldats de nos villages "Morts pour la France". Nous avons choisi vendredi 8 afin que cette cérémonie constitue aussi une répétition de celle plus officielle qui aura lieu lundi à Villers-Saint-Genest. Devant un parterre d'élèves (les élus délégués, au CVC...) attentifs, le groupe de l'AEC a tout d'abord pavoisé le forum aux couleurs nationales et européennes, puis ils ont lu des extraits de lettres d'un soldat à sa femme durant la Première guerre mondiale. Ce soldat n'est pas n'importe lequel, il s'agit de Félix Barizet dont le nom est inscrit au monument aux morts de Villers-Saint-Genest. Eloi, élève de l'AEC en est un des descendants directs (arrière arrière petit-fils) et conserve dans sa famille la correspondance de Félix à sa femme Julia. Ce sont ces lettres qui servirent de base à cette cérémonie. A travers Félix, c'est à tous les soldats de notre région et du pays qu'il a été rendu hommage.

Bravo aux élèves pour leur prestation et rdv lundi pour le 11 novembre à Villers-Saint-Genest!

L'Équipe AEC

La cérémonie anticipée de l'Armistice au collège par l'AEC. Vendredi 8 novembre 2024
La cérémonie anticipée de l'Armistice au collège par l'AEC. Vendredi 8 novembre 2024
La cérémonie anticipée de l'Armistice au collège par l'AEC. Vendredi 8 novembre 2024
La cérémonie anticipée de l'Armistice au collège par l'AEC. Vendredi 8 novembre 2024
La cérémonie anticipée de l'Armistice au collège par l'AEC. Vendredi 8 novembre 2024
La cérémonie anticipée de l'Armistice au collège par l'AEC. Vendredi 8 novembre 2024

La cérémonie anticipée de l'Armistice au collège par l'AEC. Vendredi 8 novembre 2024

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5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 17:07

C'est un grand jour pour l'AEC que ce samedi 4 octobre 2024. En effet, après deux années de travail et de péripéties, la vidéo de l'AEC sur la ligne Chauvineau est enfin sortie. Un très bel outil pour comprendre ce qu'est cette ligne de défense pour le grand public et pour les générations futures de l'AEC.

Réalisée par Daniel Martigny ( que nous remercions chaleureusement) dans le cadre de sa chaîne YouTube "Villes et villages de l'Oise", elle a été tournée à Betz et Lévignen ainsi qu'au sein du collège lors des séances de travail au CDI. Les élèves qui se sont prêtés au jeu sont ceux de la génération 2022-2023, aujourd'hui lycéens. Ils s'y reconnaîtront avec plaisir, nous l'espérons. Un grand merci à eux, ainsi qu'à David Mortelette pour les prises de vue par drone.

Bon visionnage à tous et n'hésitez pas à partager!

L'Équipe AEC

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5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 16:46
Clémence n'est pas très concentrée!!!!!:))))))
Clémence n'est pas très concentrée!!!!!:))))))

Clémence n'est pas très concentrée!!!!!:))))))

Ce vendredi, profitant d'une après-midi ensoleillée, le groupe de l'AEC s'est rendu au monument aux morts de Betz. Occasion de travailler sur la mémoire des soldats bessins "Morts pour la France" en 1914-1918. Qui étaient-ils? Quel âge avaient-ils lorsqu'ils sont décédés? Où? Sur quel théâtre d'opération? Les élèves ont également été informés sur sur le monument lui-même, son histoire...

Revenus au collège, le groupe s'est réuni en salle informatique pour travailler sur les sites de mémoire tels que Mémorial Genweb sur lequel ils ont retrouvé la liste des soldats, puis sur le site Mémoire des Hommes sur lequel ils ont pu découvrir leur fiche militaire et avoir de plus amples informations sur chacun d'eux. Ces outils informatiques leur ont ensuite permis de rechercher sur la base des homonymes et éventuellement des ancêtres morts à la guerre. Une activité aussi enrichissante que passionnante. Une occasion pour les élèves de nouer un dialogue au sein de leur famille pour en savoir davantage et, qui sait trouver des documents. Ils ont bien compris que l'histoire est dans les familles, faites par nos familles au fil du temps.

L'Équipe AEC

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5 octobre 2024 6 05 /10 /octobre /2024 16:46
Clémence n'est pas très concentrée!!!!!:))))))
Clémence n'est pas très concentrée!!!!!:))))))

Clémence n'est pas très concentrée!!!!!:))))))

Ce vendredi, profitant d'une après-midi ensoleillée, le groupe de l'AEC s'est rendu au monument aux morts de Betz. Occasion de travailler sur la mémoire des soldats bessins "Morts pour la France" en 1914-1918. Qui étaient-ils? Quel âge avaient-ils lorsqu'ils sont décédés? Où? Sur quel théâtre d'opération? Les élèves ont également été informés sur sur le monument lui-même, son histoire...

Revenus au collège, le groupe s'est réuni en salle informatique pour travailler sur les sites de mémoire tels que Mémorial Genweb sur lequel ils ont retrouvé la liste des soldats, puis sur le site Mémoire des Hommes sur lequel ils ont pu découvrir leur fiche militaire et avoir de plus amples informations sur chacun d'eux. Ces outils informatiques leur ont ensuite permis de rechercher sur la base des homonymes et éventuellement un de leurs ancêtres morts à la guerre. Une activité aussi enrichissante que passionnante. Une occasion pour les élèves de nouer un dialogue au sein de leur famille pour en savoir davantage et, qui sait trouver des documents. Ils ont bien compris que l'histoire est dans les familles, faites par nos familles au fil du temps.

L'Équipe AEC

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3 octobre 2024 4 03 /10 /octobre /2024 18:36
Félicitations à Méryl, à Chloé et Loline de l'AEC

Félicitations à Méryl, à Chloé et Loline de l'AEC

L'an dernier, les élèves de 4ème se sont vus proposer en Histoire, une tâche finale sur le sujet du chemin de fer dans le cadre du cours sur l'Âge industriel. L'objectif était de mettre en valeur l'ancienne gare de Betz (qui ne fonctionne plus depuis 1939 pour les voyageurs) comme point de départ de découverte du patrimoine régional. Une première sélection a permis à une trentaine de dessins et affiches d'être exposés le 21 septembre dernier à Betz, précisément à la Maison des Associations proche de la gare en question lors du Festival de la Voix Verte et des Journées du Patrimoine. Ces œuvres furent alors mises au vote pour déterminer les trois meilleures. Toute la journée, le public a pu les admirer aux côtés d'autres dessins réalisés en Arts Plastiques par les élèves de Mme Poirée. A l'issue de la journée des dessins sortirent du lot, produits par:

Méryl: 1er Prix, plébiscité par le public, élève de l'AEC

Chloé: 2ème prix, élève de l'AEC

Loline : Prix en Arts Plastiques, élève de l'AEC

Aujourd'hui, deux membres de l'association "Vieilles pierres et culture" dont le but est la mise en valeur de l'abri SNCF et l'ancien quai de gare, sont venues remettre aux enfants les récompenses à savoir de superbes lots (fournitures de peinture) et un diplôme récompensant leur talent et leur inventivité. Mmes De la Oliva et Baudry ont félicité les lauréats, ainsi que Mme Saverimoutou et M. Fabbroni. Le groupe s'est ensuite réuni dans le forum du collège pour une sympathique photo collective.

Un grand bravo à tous!

L'Equipe AEC

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21 septembre 2024 6 21 /09 /septembre /2024 09:49

C'est une nouvelle année scolaire qui commence et l'AEC accueille 16 élèves nouveaux qui constitueront la génération 19! Nous leur souhaitons la bienvenue. Comme la tradition l'exige, ce vendredi le groupe a été mis en place avec la traditionnelle photo au blockhaus de la route de Macquelines.

Bienvenue à Alycia, Méryl, Éloi, Sam ,Lucile de la 3è2

                  à Lucas, Méline, Candyce, Chloé, Léony, Emma, Axel, Loline de la 3è3

                  à Clémence, Paul et Léo de la 3è4

L'Équipe AEC

La génération 19 coté face et coté pile (cherchez l'erreur!!!!)
La génération 19 coté face et coté pile (cherchez l'erreur!!!!)

La génération 19 coté face et coté pile (cherchez l'erreur!!!!)

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31 août 2024 6 31 /08 /août /2024 16:53
Betz fête le 80ème anniversaire de la Libération.

Le 28 août dernier, à l'initiative de la municipalité de Betz et du club d'histoire du collège Marcel Pagnol (l'AEC), une commémoration a été organisée à Betz pour les 80 ans de la Libération de la commune. Les élèves de l'AEC ont été nombreux à répondre favorablement à l'événement. Sous une chaleur quasi caniculaire, la commémoration a débuté devant le monument aux morts communal à 11h où un discours a été prononcé par Mme Le Maire; Marylin Dolléans suivi d'une cérémonie patriotique où flottaient côte-à-côte les drapeaux américains et français. Puis, le public, venu nombreux pour l'occasion, s'est dirigé vers le mairie où, un diaporama illustré de lectures a été proposé, retraçant cette inoubliable date du 28 août 1944 où les chars américains entrèrent dans Betz. Une date dont se souviennent Simon et Anne-Marie Nowakowski, les derniers témoins oculaires de la Libération de leur village respectif: Betz et Lévignen. Un moment d'une grande émotion pour eux et pour l'assistance. Simon et Anne-Marie ont été mis à l'honneur et ont pu compléter les récits par des anecdotes vécues alors qu'ils étaient enfants.

Un grand merci aux élèves de l'AEC de l'année dernière qui sont venus nombreux, ainsi qu'à ceux des générations précédentes, toujours fidèles et aux volontaires pour les lectures.

Un grand merci à Mme Saverimoutou et à M. Fabbroni, la nouvelle équipe de Direction du collège d'avoir répondu présents à cet événement.

Un grand merci à Mme Dolléans et à l'équipe municipale, à Daniel Martigny qui a filmé la commémoration, aux porte-drapeaux, au soldat américain...

L'Équipe AEC

La cérémonie au monument aux morts
La cérémonie au monument aux morts
La cérémonie au monument aux morts
La cérémonie au monument aux morts

La cérémonie au monument aux morts

Hommage à Simon et Anne-Marie, témoins de la Libération de Betz et Lévignen.
Hommage à Simon et Anne-Marie, témoins de la Libération de Betz et Lévignen.
Hommage à Simon et Anne-Marie, témoins de la Libération de Betz et Lévignen.

Hommage à Simon et Anne-Marie, témoins de la Libération de Betz et Lévignen.

          LA LIBÉRATION DE BETZ ET DES COMMUNES VOISINES PAR LES TÉMOINS DE L'ÉPOQUE

C’est dans la matinée du 28 août 1944, il y a 80 ans aujourd’hui, que les forces alliées libérèrent Betz et les communes environnantes. Comme l’a rappelé Mme le maire, il s’agissait de la 3ème Division Blindée Américaine du général Maurice ROSE appartenant au 7ème Corps américain du Général COLLINS et en particulier le groupement tactique américain de chars de combat commandé par le brigadier-général Truman F. BOUDINOT. Débarqués en Normandie le 6 juin et venant de Meaux, les Américains se scindèrent en plusieurs itinéraires pour libérer les communes du Sud-Est du département de l’Oise. Betz a donc été une des premières communes libérées de l’Oise.

Ce matin-là, Simon, Claude et Hubert ; 3 enfants de Betz étaient sur les bords de la Grivette, il était tôt entre 6h et 8h. Au château du Moulin, ils virent les Allemands s’activer, la grille était grande ouverte, ils partaient.

Les Américains arrivaient de Meaux. M. Duchesne, le Maire, était au Montrolles et revint en vitesse, ayant entendu au loin vers Puisieux des tirs. Au cas où la situation tournerait mal, ordre a été donné à la population de se cacher dans les tranchées individuelles creusées dans le village et de se calfeutrer chez soi « C’était un lundi et déjà la semaine précédente, on entendait le canon tonner au loin, mais très loin. Le dimanche, on a eu nettement l’impression que le canon s’était rapproché. Après coup, j’ai su qu’il s’était rapproché d’ Acy-en-Multien et de la ferme de Nogeon » se souvient Robert Leroux. Puis, au matin de ce jour fatidique, un petit avion américain survole la région, signe que les troupes n’étaient pas loin. « La veille des avions survolèrent Bouillancy nuit et jour » écrit Jean Troublé alors à Bouillancy.

Déjà, depuis 3 jours, les Allemands commençaient à quitter le pays avec leurs chars, autos, chevaux et même à bicyclettes ! Mais ce 28 août, dès 9h, des convois passèrent en vitesse. Chacun disparut des rues, les fenêtres et volets se fermèrent aussitôt, puis ce fut le silence... « Sur la route de May à Mareuil, des camions allemands passaient plus ou moins en convois, chargés d’hommes avec ou sans armes, et parfois derrière à bicyclettes ; des militaires, attachés à une corde pour aller plus vite et sûrement pour rester avec les autres, pressés de rentrer chez eux avec l’espoir de ne pas être faits prisonniers » raconte Françoise De Besombes.

Gaston Pénot se souvient : « Il commençait à faire jour, regardant à travers les persiennes, je vois des gros tanks allemands qui montaient la côte devant la maison, ils avaient des canons très longs, des soldats casqués vêtus de noir étaient debout à chaque coupole ouverte, l’un de ces tanks n’arrivaient pas à prendre le virage, son canon est venu buter sur le mur juste sous la fenêtre où je me trouvais »

Peu de temps après ; les chars américains entrèrent dans Betz venant par la route d’Acy. Une jeep d’abord munie d’une mitrailleuse, puis 3 chars. Peu à peu les volets s’ouvrirent et la population descendit auprès des chars, embrassant les soldats à qui elle offrit des fleurs. Jean, avec l'autorisation de son patron enfourcha son vélo et reprit la route et la côte de Bargny pour aller annoncer la nouvelle.  A ce moment à l’intersection des routes d’Acy, Etavigny et de Nanteuil, d'autres chars pointèrent leur nez.

 

Au même moment, Jean Hermant, comme tous les jours se rendait en vélo de Bargny où il demeurait à son travail à la graineterie Garnier dans la rue principale de Betz. « Vers 9 h 30, d’autres bruits de chars dans la rue et nous vîmes, derrière les volets, s’avancer au ralenti, une petite voiture découverte, le pare-brise rabaissé, munie d’une mitrailleuse, conduite par un soldat, les cheveux blonds, la face rougeaude et suivie de trois chars. Nous ne savions pas que cette voiture était une Jeep et que les chars étaient américains. La voiture et les trois chars s’arrêtèrent et le conducteur, de son bras droit, faisait le geste de venir à lui. Aussitôt, les volets de toute la rue s’ouvrirent et tout le monde se retrouva auprès des chars, criant de joie, embrassant les soldats américains, leur offrant des bouquets fleurs » témoigne Jean Hermant.

Tout à coup, de la route de Nanteuil, une voiture allemande arriva et se retrouva nez à nez avec les Américains.  S’ensuivit alors une fusillade au cours de laquelle un civil Marcel VERNET de Boissy, qui passait en vélo fut tué ainsi qu’un soldat allemand, 3 ou 4 personnes furent aussi blessées dans une voiture en feu sous les yeux de Simon venu chez un copain assister à l'arrivée des Libérateurs.  

Un peu plus bas dans la rue principale, habitaient des religieuses polonaises à l’étage d’une des maisons. Elles s’occupèrent de donner les soins nécessaires aux blessés. Après la fusillade le char est resté un moment, d’autres arrivèrent pour poursuivre leur œuvre libératrice. Quand le premier char a repris sa route et passa devant chez les religieuses, elles avaient mis un drapeau français et un drapeau polonais à la fenêtre. Le soldat qui était dans la tourelle qui était un Canadien d’origine polonaise les félicita ! Les habitants découvrent alors une armée américaine cosmopolite composée de Canadiens, de Polonais, mais aussi d’afro-américains… un condensé du melting-pot de la société d’outre-Atlantique.

Plusieurs jours durant, des chars passèrent en direction de la RN2.  Un des fils Duchesne ; Henri apprit qu’un Allemand s’était caché dans le Clos (derrière l'ancienne gendarmerie) et ne tarda pas à le faire prisonnier. Celui-ci se rendit et fut prié de monter sur un des chars et partit avec les Américains.

Au soir du 28 Août. Toutes les communes du canton de Betz sont libérées. L’action a été rapide et ne rencontra que peu de résistance de la part des Allemands, la 3ème Division Blindée américaine est à Villers-Cotterêts puis dans les faubourgs de Soissons. Suivant les tanks à quelque distance, les 1ère et 9ème Division d’Infanterie viennent occuper les arrières et les flancs du front américain. Des éléments de la 1ère Division d’Infanterie américaine (« The Big Red One ») s'installent au sud-est de Betz.

À Lévignen, même scénario au carrefour de la route Betz-Crépy et de la RN2 devant l’auberge des « Trois Lurons ». Anne-Marie Pardanaud (épouse de Simon), a onze ans au moment des faits et garde un souvenir marquant de la Libération pour la petite fille qu’elle était : « Il y a eu un accrochage au carrefour des « Trois Lurons » et quatre gradés ont été tués… [1].

Je me souviens qu’(…) " Il y a des gens du village qui les ont dépouillés ! Le lendemain à l’école on a eu de notre maître monsieur Joly un cours de morale ! Nous, les gosses on est allé voir les cadavres en se faufilant. Je me souviens avoir vu leurs pieds, leurs bottes » et Josiane son amie de rajouter « un Allemand qui survenait à moto fut tué par une grenade. Je me souviens de cet homme tombé avec son engin dans les jambes. Les habitants venus accueillir nos libérateurs n’ont eu que le temps de se cacher derrière les troènes de la cour de la ferme. » L’heure n’est donc pas aux effusions de joie et ses accrochages rappellent que la guerre n’est pas finie.  À Lévignen, la mort d’Alfred Talon ce jour-là est encore dans les mémoires. Ce jeune apprenti maçon, appartenant au réseau local de résistance (le Groupe Ardenois) est tué à bout portant par les Allemands en retraite sur le bord de la route en revenant de Macquelines où il était allé prévenir le groupe de FFI auquel il appartenait[2]. Son nom est inscrit sur la stèle rendant hommage aux résistants à Lévignen.  Un sort identique a été réservé à Jean Redonnet à Ormoy-le-Davien[3]. Des morts parfois dues à des hasards mais aussi à quelques imprudences.

Les Américains, comme les Allemands avant eux, occupèrent quelques temps le château de Mme Vincent mais aussi l’autre château appelé le Moulin.

D’après les souvenirs de Robert Hénin et de René Pénot, le ravitaillement était fait par voie ferrée et par la route (par le célèbre Red Ball Express). À Betz, la halle de la gare avait été réquisitionnée pour stocker notamment les fameuses rations K.

« A la gare, c’était certainement leur dépôt de ravitaillement, ils avaient dû réquisitionner la halle de la gare, du moins je pense que ça devait être comme ça. Je me souviens aussi que sur le bord de la route de Crépy, il y avait des stocks d’obus disposés là. J’en avais récupéré un ! Il y en avait aussi sur la route de Bargny et de la poudre même. On en a fait sauter un, les flammes ont failli toucher les lignes à haute tension ! Plus loin il y avait une caisse avec des amorces dedans dans des petites boîtes de conserve. Toutes les munitions qu’ils avaient récupérées ici ou là, ils en avaient fait un dépôt dans un blockhaus. Des fois le dimanche on y allait traîner. Puis, ils ont fait sauter le blockhaus. C’étaient des prisonniers allemands qui devaient faire ça. Du temps des Américains, il y avait à la propriété un jardinier « boche » avec lequel j’ai travaillé, il faisait des légumes, certainement pour le camp de Gondreville. Dans les prisonniers allemands, il y avait aussi des mécaniciens. Il y avait 2 gros camions de prisonniers qui venaient à Betz. Il y avait toujours quelque chose à faire, des camions à réparer. Le plus drôle c’est que certains prisonniers montaient la garde au château avec une matraque ! »

Les Américains libérateurs et victorieux ne s’interdisent aucun divertissement et amusement. À Lévignen, Anne-Marie l’assure : « Quand les Américains étaient là, il y avait des bals, des fêtes, mais nous on n’y allait pas. Mon frère[4] était toujours à la guerre, engagé à poursuivre les Allemands. Pas question qu’on fasse la fête ! ».  À Betz, Gaston Pénot fait allusion à un bar américain situé dans l’arrière-salle de l’hôtel-restaurant « Le Cheval Blanc » orné d’une fresque murale aux motifs de pin- up sans équivoque.  Les soirées américaines succédèrent aux soirées allemandes…Parfois des liens se tissent entre les habitants et leurs libérateurs. Jean Hermant en fit l’expérience et raconte : « Dans les mois suivants, nous avons sympathisé avec un Américain qui était cantonné à Bargny, le capitaine Charles Rooney, qui était dans le civil avocat à Topeka (dans le Kansas). Nous l’avons invité à notre mariage le 4 avril 1945, et comme cadeau, au dessert, il nous a apporté quelques oranges, cadeau qui fut très apprécié à l’époque. À l’issue du repas, il a rédigé à notre intention, au dos d’une enveloppe que je garde précieusement, le mot suivant : C’est agréable de voir une telle vraie gaieté. Je peux dire aux amis de la France en Amérique, que la France peut encore être joyeuse et que la France ne mourra jamais ! »  Charles Rooney, Capt. US Army. »

 

De cette époque, Betz et Lévignen conservent les derniers témoins, Simon et Anne-Marie dont les récits et souvenirs des enfants qu’ils étaient, sont un précieux héritage. Le souvenir du 28 août 1944 se perpétue aussi par une rue ; la rue de la Libération, ex-Grande Rue qui changea de nom par décision prise, un an plus tard le 2 septembre 1945.

                 L'EQUIPE DE L'AEC « ARCHEO-BLOCKHAUS » DU COLLEGE MARCEL PAGNOL

 

D’après les témoignages de Simon et Anne-Marie NOWAKOWSKI, Gaston et René PENOT, Robert HENIN, Jean HERMANT, la famille de Besombes, Jean Troublé.

 

En rouge: les témoignages lus par les élèves de l'AEC

[1]  Le motocycliste abattu était Heinrich Wessel (du St Aufklr Ers Abtl 14). Ont également perdu la vie ce jour-là : Hans de Camp (officier du 3 Res Flak Abt 323), tué à 11h dans la rue ; Reinhard Dubian (du 3 Pz Abw 42), tué à 12h par une rafale tirée depuis un char américain; Andreas Emmerich (du Inf Ers Ausb Kp 34) ; Ferdinand Frank (du Flg A Rgt 41) ; Theobald Grunewald, tué la nuit; Rainer Hofmann (du Stam Kp Pz Jg Abt 4) ; Jose Janssen (du Stam Kp Fl Ers Btl 103). Informations données par Marc PILOT

[2] Alfred TALON (FFI-OCM) né le 28 novembre 1876 à Bresles, maçon à Lévignen. (Source : J.Claude Santandréa petit-fils d’Alfred Talon).

[3] Jean REDONNET (FFI-OCM) : né le 10 janvier 1909 à Beauvais, épicier-cafetier à Ormoy-le-Davien, rejoignait son groupe à bicyclette armé d’une mitraillette Sten. Surpris par les Allemands, il est abattu au lieu-dit « la Bascule » entre Gondreville et Lévignen le 28 août 1944.

 

[4] Il s’agit de Pierre Pardanaud ; résistant du Groupe Ardenois de Lévignen.

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16 août 2024 5 16 /08 /août /2024 11:14

C'est avec une grande tristesse que nous avons appris la disparition de Gilbert Harny à l'âge de 102 ans. Les anciens de l'AEC se souviennent peut-être de son témoignage recueilli à Choisy-au-Bac lors d'une journée mémorielle et mémorable de 2010 où le groupe avait aussi rencontré le matin même Jacques Vigny, déporté résistant du Compiégnois. Un moment incroyable gravé dans nos mémoires.

L'Équipe de l'AEC présente ses condoléances à la famille de Gilbert.

Rappelons le parcours de Gilbert:

Né à Jussy dans l’Aisne en 1922, il a alors 17 ans lorsqu’éclate la Seconde Guerre Mondiale et tout juste 18 au moment de la campagne de France de mai-juin 1940.                      

C’est sur les routes de l’Exode, alors qu’il s’était réfugié dans le Limousin que Gilbert Harny entendit le 18 juin le célèbre Appel du général De Gaulle.  La France occupée et humiliée s’apprêtait en signant l’Armistice à inaugurer une politique de Collaboration qui très vite lui parut insoutenable. La vision de ses premiers Allemands en gare de Vierzon au retour d’évacuation fut pour lui un choc et leur présence vite insupportable.

Les vicissitudes de la guerre conduisirent Gilbert Harny à s’installer à Choisy-au-Bac où, très vite il manifesta une farouche hostilité envers l’Occupant installé dans notre commune. Il y réalisa ses premiers actes de Résistance, à titre individuel et de manière spontanée. Au passage des convois militaires qui sortaient du Château des Bonshommes au Francport, il n’était pas rare qu’il jette des clous sur la chaussée, préalablement tordus et mis dans sa musette. Dans son métier d’électricien, il était fréquent que des coupures inopinées de courant mettent dans l’embarras et en colère les autorités d’Occupation. Ces premiers actes n’étaient que les prémices d’une action de plus grande envergure qui ne tarda pas à s’imposer à lui.

Son véritable engagement dans un mouvement de Résistance structuré date de fin 1942, et Gilbert Harny le doit à un de ses oncles, Kléber Harny et à son épouse Marthe. En effet, cet oncle  avait rejoint le réseau qu’avait créé son capitaine Georges Darling à Trie-Château aux confins de l’Oise et de l’Eure. Il appela Gilbert Harny qui accepta sans hésitation de le rejoindre. Ce réseau était le plus petit maillon du réseau Prosper aussi appelé réseau Buckmaster qui dépendait de la SOE anglaise (Special Operations Executive) ; les services secrets créés par W. Churchill. Le réseau franco-britannique Darling dans lequel évolua Gilbert Harny était spécialisé dans les renseignements mais aussi dans les parachutages et caches d’armes pour lesquels il joua un rôle majeur au printemps 1943.

Malheureusement, en ce printemps 1943, de nombreux mouvements de Résistance furent démantelés par les Allemands dans une opération d’envergure qui en fit tomber les principaux chefs. Le réseau Darling ne fit pas exception et le 26 juin 1943, sans doute trahi, celui-ci fut pris par les Allemands sur les lieux même de la cache d’armes. Gilbert Harny eut beaucoup de chance ce jour là, son sort se joua à quelques minutes près, se rendant lui-même sur les lieux. Ses compagnons de lutte furent pris au piège, certains furent blessés, d’autres arrêtés et déportés et leur chef G. Darling tué.

Gilbert et Kléber Harny eurent la vie sauve et ne traînèrent pas davantage dans le secteur de Trie-Château, se séparèrent et se firent oublier du moins dans un premier temps. Cette première expérience résistante aurait pu décourager Gilbert Harny et l’amener à plus de prudence et de raison. C’était mal le connaître. Sa volonté de poursuivre le combat, la fougue de sa jeunesse, son idéal patriotique et son refus d’aller travailler en Allemagne le poussèrent à d’autres actions.

C’est dans sa région natale de l’Aisne que nous retrouvons quelques mois après Gilbert Harny autour de la commune de Jussy où vivaient ses parents. C’est là, qu’il noua de nouveaux contacts avec la Résistance et c’est dans l’O.C.M. Aisne (Organisation Civile et Militaire) du secteur de Beaumont en Beine (Chauny-Tergnier) que Gilbert Harny connut sa 2ème expérience résistante dans un réseau cette fois français. Un tout autre type d’actions l’y attendait. En effet, sabotages de lignes à haute tension, de lignes téléphoniques, agent de liaison, passeur sur la ligne de Démarcation Nord, inspections de convois ferroviaires à destination de l’Allemagne seront son quotidien et ses titres de gloire durant cet été 1944, et ce, jusqu’à la Libération qu’il vécut dans l’Aisne.

Sa vie et ses récits étaient dignes d’un roman ou d’un film qu’il distillait avec parcimonie avec le sourire malicieux de celui qui avait le sentiment du devoir accompli. A la Libération, il aurait pu comme bien d’autres continuer l’action militaire, pour laquelle d’ailleurs il fut sollicité. Mais, pour lui la guerre était en passe de se terminer et son action avec. Il avait fait ce qui lui avait semblé bon de faire, au moment où il le fallait. Sa mission était accomplie, il préféra retrouver Choisy, son travail et passer à une autre vie, fonder une famille dans ce pays qui retrouvait la Liberté, cette liberté chérie pour laquelle il s’est battu comme bien d’autres héros discrets. Et si d’aventure vous lui demandiez pourquoi, il avait fait tout ça ? Il vous répondait comme une évidence qu’ « il fallait le faire ». T.A.

Quand l'AEC rencontra Gilbert HARNY. Choisy-au-Bac 2010. Archives AEC

Quand l'AEC rencontra Gilbert HARNY. Choisy-au-Bac 2010. Archives AEC

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16 août 2024 5 16 /08 /août /2024 10:58

Le bulletin communal de Mareuil-sur-Ourcq en date de juillet 2024 revient sur les événements qui ont marqué la commune lors de cette année 1944, il y a 80 ans. Ces pages rappellent le sort de Mareuillois, résistants déportés ainsi que la Libération de la commune le 28 août 1944. Une exposition sera visible en mairie. Bonne lecture.

L'Équipe AEC

Bulletin communal de Mareuil-sur-Ourcq p.14-15. Juillet 2024.

Bulletin communal de Mareuil-sur-Ourcq p.14-15. Juillet 2024.

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  • : Le blog de l'AEC"Archéo-Blockhaus" du collège de Betz
  • : Ce blog a pour but de présenter les travaux effectués par un groupe d'élèves volontaires de 3e participant à une Action Educative et Culturelle (AEC) autour de la ligne Chauvineau et plus largement dans le Valois
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